Gestion du parasitisme au pâturage :

un pari gagnant pour allier mise à l’herbe et santé !

Le pâturage est un bon moyen de répondre aux attentes des consommateurs, de respecter les cahiers des charges de certains systèmes et d’apporter les éléments nutritionnels de la vache à moindre coût.

Même si le pâturage peut être associé à d’avantage de bien être pour les vaches, quelques fondamentaux sont indispensables à connaître et mettre en œuvre pour préserver la santé des animaux.

L’herbe pâturée est un aliment équilibré en énergie et en azote qui peut être économique, mais il faut savoir gérer le pâturage et ses parasites.

Les parasites sont un vrai fléau pour les animaux et peuvent avoir des impacts non négligeables sur leurs performances. Si le parasitisme prend le dessus sur les animaux, cela peut rapidement impacter les résultats économiques.


Les périodes à risque

Avant la mise à l’herbe, il faut repérer les parcelles à risque pour choisir le type d’animal en fonction de chaque parcelle.

Repérer les animaux les plus sensibles au parasitisme et les placer sur les parcelles les plus « saines ».

Faire une transition alimentaire progressive pour ne pas perturber la flore ruminale et maintenir l’immunité de l’animal.

Des moments de pâturage discontinus et la mise en place de pâturage tournant permettra de modifier la ration progressivement et de bénéficier d’une herbe de qualité.

Eviter le « sur pâturage », notamment en période sèche, au risque de faire pâturer les animaux à ras du sol.

Les 3 signes qui peuvent alerter d’une infestation parasitaire sont :            

  •  la baisse d’état corporel
  • l’hétérogénéité d’un lot, l’état du poil (piqué)
  • la baisse de performance inexpliquée.

Les parasites internes peuvent coloniser différents organes comme l’intestin, le foie, le rumen ou les poumons. Il s’agit des vers ronds comme les strongles ou des vers plats comme les douves ou les paramphistomes.

Les parasites externes restent sur l’épiderme et aspirent le sang de l’animal, c’est le cas des poux, tiques et moustiques. Ce n’est pas parce qu’ils restent en dehors de l’animal qu’ils en sont moins néfastes pour lui, ils sont souvent vecteurs de maladie. La tique, par exemple, peut transmettre la maladie de lyme.


Les principaux parasites

***

Avis d’expert

« Avant d’envisager un traitement, il est important de savoir quels sont les parasites présents. Pour cela plusieurs méthodes d’analyse sont possibles suivant la typologie de parasite recherchée.

Il est recommandé de faire une coproscopie (analyse des fèces) lorsqu’on suspecte des strongles pulmonaires, des paramphistomes ou des petites douves.

En revanche, pour repérer des strongles digestives ou des grandes douves, un prélèvement sanguin est à réaliser.

Un protocole déparasitaire sera réalisé en fonction des résultats d’analyse. Chaque traitement sera discuté avec le vétérinaire pour qu’il soit efficace. Il faut traiter les bons animaux au moment opportun avec le bon produit. »

***

Les parasites, ennemis ou amis ?

Les bovins sont la cible de nombreux parasites externes, particulièrement virulents en été.

Pour autant, ruminants et parasites cohabitent et forment un équilibre au sein d’une relation « ennemis-amis » étroite. C’est un excès de parasites qui provoque un déséquilibre et devient dangereux. Les ruminants disposent de moyens de défense naturels contre les parasites.

L’immunité représente la faculté, naturelle ou acquise, à se défendre. Le système immunitaire, par une reconnaissance des organismes et des substances étrangères au corps, déclenche des mesures de défense contre les parasites comme la spécialisation de globules blancs et la synthèse d’anticorps.

La prémunition détermine l’état de résistance d’un organisme à un agent infectant, contre toute surinfection du même agent. Elle peut être nulle, lorsque trop de médication empêche le système immunitaire de se développer. Elle peut être submergée en présence d’une trop forte infestation parasitaire. Elle est équilibrée quand l’animal est en présence d’une faible pression parasitaire et d’une médication raisonnée.

C’est pourquoi, la gestion de risque parasitaire est primordiale. Il est indispensable de surveiller pour identifier et quantifier les parasites et quand il y a excès, éventuellement traiter pour rétablir un équilibre dynamique toujours en faveur des ruminants.

Jean-Louis DECK –Alysé

Extrait de « L’élevage en bref » d’avril 2020 de la CA 52

Share Button
Print Friendly, PDF & Email

Sur mai 7, 2020, posté le: Actualités par

Votre avis nous intéresse...

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.