Les Brèves Ovines

Votre futur parc de contention en 3D

Légende : visualiser votre futur parc de contention en 3D

Après l’aménagement de la bergerie en 3D, celui du parc de contention est désormais en ligne, toujours gratuitement. Vous y trouverez des claies de différentes longueurs, pleines pour les couloirs et ajourées pour les parcs d’attente et de réception. Divers types de portes, accordéon, guillotine, cornadis et de tri sont également disponibles. Vous pourrez commencer par positionner le camembert ou la demi-lune.  Dans les couloirs, les antireculs et écarteurs trouveront leur position. Les équipements suivants sont également en ligne : bascule, cages de retournement, restrainer, pédiluve, baignoire. Cette liste sera progressivement complétée. Un inventaire de courses est automatiquement établi avec les éléments choisis et leur nombre. Il ne restera plus qu’à faire faire un devis. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page WEB « Equipinnovin » sur le site Idele, rubrique « visualiser son projet en 3D3.

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Clap de fin pour le premier projet CANIDEA Idele

Après 4 ans de projet, 18 rassemblements dans 15 départements français et 536 chiens de conduite de troupeau testés, le projet CANIDEA Idele s’est achevé fin août 2023. Son objectif ? Définir un test d’évaluation des aptitudes naturelles du chien de conduite simple, fiable et répétable et sa grille de notation associée, et identifier les critères comportementaux discriminant les chiens de conduite de troupeau à valeur d’usage recherchée.

Quels intérêts pratiques de repérer ce genre de chiens ? Ils présentent l’intérêt de nécessiter moins de technicité de la part de l’utilisateur pour être mis en place et permettent aux animaux (bovins, ovins, caprins, etc.) de se structurer avec le moins de stress possible. Un résultat gagnant-gagnant pour l’éleveur et son troupeau !

Une sorte de contrôle de performances

Ce travail s’inscrit dans une démarche de construction d’un programme de sélection des chiens de conduite de troupeau, avec le test CANIDEA Idele positionné comme un contrôle de performance. Sept partenaires ont participé au projet : Ecole vétérinaire d’Alfort (EnvA), Fédération des Utilisateurs de Chiens de Troupeau (FUCT), Association Française du Border Collie (AFBC), Société Centrale Canine (SCC), INRAE, CNRS-Université de Rennes 1. Le projet a été financé par l’Institut Carnot et le fond Casdar. L’ambition est maintenant de trouver de nouveaux financements pour augmenter le nombre de chiens testés et poursuivre la collecte des données nécessaires au génotypage dans le cadre d’une future évaluation génétique.

Un grand merci à toutes les Associations d’Utilisateurs de Chiens de conduite de troupeau (AUCT) et à tous les éleveurs qui ont participé. Si vous voulez en savoir plus, retrouvez le replay du webinaire final du projet sur le web : « projet CANIDEA Idele ».

Photo 38-23 : Le test CANIDEA Idele identifie les chiens faciles à éduquer au troupeau

CP : Vincent Jacquinet

Equipe technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté et Barbara DUCREUX (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Une transition plus facile pour les agneaux d’herbe rentrés en bergerie

L’utilisation de l’enrubannage est une des méthodes pour simplifier la délicate transition des agneaux d’herbe à la rentrée en bergerie. Le fourrage doit être d’une qualité irréprochable. Il est offert à volonté. Chaque agneau a sa place à l’auge. Il faut compter 4 ou 5 agneaux au mètre linéaire. Le concentré, aliment complet ou mélange fermier, est incorporé progressivement à la ration, à un rythme équivalent de celui mis en place avec du foin. Sur les 110 agneaux suivis¹, aucun problème sanitaire lié à la transition n’a été observé. Dans les trois semaines qui ont suivi la rentrée en bergerie, leur croissance est restée soutenue avec plus de 200 g par jour en moyenne.  En comparaison, les agneaux en disposant de paille et d’un aliment complet affichaient une croissance moyenne de 74 g par jour.

Le même cout de rations

Le fourrage humide est particulièrement bien consommé avec 600 à 700 g de matière sèche par agneau et par jour au cours des 3 premières semaines de transition. Cette pratique nécessite néanmoins soit une taille de lot d’agneaux importante soit la distribution du fourrage à un lot de brebis afin d’éviter que la botte ne chauffe. Par ailleurs, elle autorise une économie de concentré de 5 kg par agneau de la rentrée en bergerie à la vente par rapport à un foin. Avec un coût d’enrubannage supérieur, le coût de la ration reste équivalent. Toutefois, l’utilisation de l’enrubannage pour les agneaux sevrés n’est actuellement pas autorisée dans les cahiers des charges des labels. Ces derniers sont cependant en cours de révision. Renseignez-vous auprès de votre technicien.

Pour en savoir plus, vous trouverez un film d’animation intitulé « Une transition plus facile : de l’herbe à la bergerie grâce à l’enrubannage » sur idele.fr.

CP :  CIIRPO

Equipe technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

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Des agneaux bien immunisés par le colostrum

Deux pratiques favorisent la bonne santé des agneaux du fait d’un taux d’anticorps suffisant à la naissance. La première consiste à avoir des brebis en bon état à la mise bas. En effet, ce critère apparait comme un élément essentiel en matière de qualité du colostrum. Entre une brebis assez maigre (note 2) et en bon état (note 3), la proportion de très bons premiers laits est majorée de plus de 50 %¹. Ces dernières produisent d’ailleurs 96 % de colostrums qualifiés de très bonne qualité.

Une couverture suffisante pour la moitié des agneaux

Mais il n’y a pas de lien entre la qualité du colostrum et le taux d’anticorps chez les agneaux. Si le nouveau né ne tête pas suffisamment dans les 6 heures qui suivent la naissance, son taux d’anticorps peut être faible même avec un excellent colostrum maternel. Ainsi, si 95 % des colostrums ont été évalués de très bonne qualité, seulement 54 % des agneaux ont un niveau de couverture jugé excellent et bon. La variabilité entre les élevages est importante. Elle reflète une surveillance plus ou moins accrue de la première tétée.  Ainsi, un des éleveurs vérifie systématiquement que les nouveaux nés ont bien bu dans la demi-journée qui suit leur naissance tandis qu’un autre y prête moins d’attention. En conséquence, 67 % des agneaux affichent un taux d’anticorps optimum dans le premier cas contre 13 % dans le second. Pour en savoir plus : ciirpo.idele.fr 

¹ Résultats obtenus avec sept éleveurs des Deux-Sèvres adhérant à l’organisation de producteurs CAVEB dans le cadre du projet SO_PERFECTS financé par le FEADER et la région Nouvelle -Aquitaine.

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Des agneaux tondus pour améliorer leur confort

La tonte des agneaux d’herbe à la rentrée en bergerie améliore leur bien-être en été, lors des fortes chaleurs. Tel est l’un des enseignements des sept essais conduits de 2020 à 2022 au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier (87), et chez des éleveurs haut-viennois et creusois. Au total, 448 agneaux ont été répartis en deux lots, l’un étant tondu et l’autre pas. Les animaux tondus passent deux fois moins de temps à haleter avec des températures de 30 à 35°C. Par ailleurs, si ces derniers ne présentent aucune salissure à l’arrière-train, plus de la moitié du lot affiche des impuretés autour de la queue lorsqu’ils sont toujours « en laine ». L’écart est majoré avec les salissures des flancs : trois semaines après la tonte, seulement 15 % des agneaux non tondus sont propres contre 89 %.

D’autres effets constatés

Dans quatre des sept essais, la tonte a induit une augmentation du poids de carcasse. En revanche, dans les trois autres essais, elle a eu peu d’effets. Le dispositif mis en place dans cette étude ne permet pas de mettre en évidence les critères discriminants : âge à la tonte, poids des agneaux, race… Dans les deux essais réalisés sur le site expérimental du Mourier, les seuls dans lesquels les quantités d’aliments concentrés distribués ont été mesurés, la tonte des agneaux a économisé de 1 à 2 kg d’aliment concentré par agneau sur la durée de finition pour un même poids de carcasse.

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Toastage du pois : des résultats décevants

Le toastage consiste à chauffer les graines à 310°C à l’aide d’un brûleur à fioul pour que le cœur de la graine atteigne 120°C. Cette opération permettrait d’augmenter le taux de protéines assimilables dans l’intestin.  Afin d’en mesurer les effets sur les performances des agneaux en finition, deux essais ont été réalisés au CIIRPO avec des mélanges fermiers distribués à volonté à des agneaux en finition comprenant 40 % de pois, crus ou toastés. Les résultats sont décevants, sachant que le coût supplémentaire du toastage est d’environ 55 € la tonne. En effet, la majoration liée au chauffage de la graine est moins importante qu’attendue : seulement 8 et 10 de PDI par kg brut dans le cadre de cet essai pour les deux lots de pois.

Sans intérêt économique

Les croissances des agneaux n’ont pas été améliorées par rapport à la graine crue, ce qui est logique compte tenu de la faible augmentation de la teneur en protéines de l’aliment. Lors du 1er essai, les agneaux avec la ration de pois toastés ont consommé 5 kg d’aliment en moins du sevrage à la vente. Cette tendance ne s’est pas confirmée dans le second essai, avec des consommations supérieures de 1,5 kg avec la ration de pois toastés par rapport à celles avec les pois crus. Le coût supplémentaire du toastage n’est pas compensé par une amélioration des indices de consommation lorsque les agneaux ont accès au concentré à volonté. Enfin, les qualités de carcasse, état d’engraissement, conformation, couleur et fermeté du gras n’ont pas été modifiées par le toastage du pois. La question de la qualité du toastage pour ces deux lots de pois, pourtant réalisée par deux prestataires différents, peut se poser.

Photo semaine 5-23 : les croissances et indices de consommation des agneaux n’ont pas été améliorés avec le pois toasté

CP : CIIRPO

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Gagnez 1000 € au concours du Berger Futé

Lors de chaque édition du salon national TechOvin, des astuces d’éleveurs sont mises à l’honneur. En 2023, le salon de la production ovine se tiendra les 6 et 7 septembre, toujours à Bellac. Le concours du Berger Futé concerne aussi bien des astuces matérielles que celles en lien avec l’organisation du travail sur les thèmes suivants : contention, aménagement de la bergerie, clôtures, reproduction, alimentation, génétique ou sanitaire.

Les lauréats 2021

Le concours 2021 avait mis en lumière un panel d’astuces varié. Les lauréates étaient les suivantes : un accroche claie adapté aux cornadis en bois ; un abri mobile de 20 m² transportable avec un tracteur ou un quad de grosse puissance ; un brumisateur mobile monté sur un vélo. Ce concours est doté de 2 000 € de prix qui seront partagés entre les trois gagnants des meilleures astuces. Si vous êtes éleveur ovin et avez une astuce, même si elle vous parait anodine, qui vous simplifie le travail au quotidien, vous avez jusqu’au 21 juillet 2023 pour concourir. Un dossier d’inscription est disponible sur le site du salon www.techovin.fr.

2000 € de prix sont partagés aux trois astuces gagnantes

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Méteil grains pour les agneaux : 30 % de protéagineux minimum


Les céréales et protéagineux étant riches en énergie, cette composante de la valeur alimentaire ne pose pas de problème avec les méteils sauf si la proportion d’avoine dépasse 40 %.

Mélange de céréales et de protéagineux cultivés sur une même parcelle, les proportions des matières premières à la récolte des méteils en grains sont différentes d’un mélange à l’autre pour une même composition au semis. En conséquence, vérifier que le méteil est suffisamment riche pour finir les agneaux est indispensable. Ce dernier doit comporter au moins 30 % de protéagineux (pois, vesce et/ou féverole) voire 40 % si le pois fourrager constitue le seul protéagineux. Pour connaitre la valeur alimentaire d’un méteil, le comptage est une méthode fiable et gratuite. A partir d’un échantillon « représentatif », il suffit de séparer chaque matière première, puis de les peser et enfin de calculer les valeurs énergétiques et azotées du mélange à partir des tables INRAE. Pour vous aider, une feuille de calcul est disponible sur  www.inn-ovin.fr : « estimer la valeur alimentaire du méteil en grains ».

80 g de PDI

Un aliment équilibré pour des agneaux en finition disposant de paille ou de foin de graminées de première coupe dose de 0,85 à 1,1 UFV et environ 100 g de PDI par kg brut. En dessous de ce niveau azoté, la durée de finition est allongée. Et c’est le cas avec les méteils qui dosent au mieux entre 80 et 90 g de PDI. Les croissances sont alors pénalisées d’environ 20 % et les agneaux sont abattus 10 jours plus tard par rapport à un aliment complet ou bien à un mélange composé d’une céréale et d’un complémentaire azoté. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est disponible sur idele.fr/ciirpo : « du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie ».

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Quelques conseils de préparation du lait pour des agneaux au biberon


La préparation du lait reconstitué comprend 6 étapes

Élever des agneaux au biberon impose le respect de règles strictes afin de limiter les problèmes sanitaires et de conserver un intérêt économique à cette technique. Par exemple, le surdosage et le sous dosage de la concentration du lait reconstitué ont des conséquences sanitaires importantes. La recommandation commune est de 200 g de poudre de lait par litre d’eau, quel que soit l’âge des agneaux. Peser les quantités d’aliment d’allaitement et d’eau lors de chaque préparation, ou bien utiliser des ustensiles étalonnés, est indispensable. Par ailleurs, la température de dilution conditionne la bonne émulsion des matières grasses nécessaires à la digestion des agneaux. Elle se situe en général entre 55 et 65 °C (se reporter aux indications du fabriquant sur l’étiquette du sac), alors que la température de distribution ne doit pas dépasser 45 °C.

Une hygiène irréprochable

L’espace dédié aux agneaux doit être sain, propre. Compter une densité de 4 agneaux/mètre carré maximum. Le paillage se justifie tous les jours, voire plusieurs fois par jour. De même, l’ensemble du matériel, biberon, multibiberon, tétine, fouet, etc… doit être soigneusement lavé et désinfecté tous les jours. Enfin, compte tenu du coût des aliments d’allaitement, un sevrage précoce des agneaux reste indispensable. Au niveau physiologique, un agneau peut être sevré à partir du poids de 12 à 13 kg à condition qu’il soit âgé de 35 jours minimum. Vous trouverez un plan d’alimentation type et une estimation du coût de ce mode d’alimentation sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr sur la fiche CIIRPO : « des conseils de préparation du lait pour des agneaux nourris au biberon ou au seau multi-tétines ».

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Rendez-vous le 15 septembre au CIIRPO


les clés de réussite du sursemis seront au programme de cette journée

Dans le cadre de ses rencontres d’été, le CIIRPO vous invite à une journée technique le 15 septembre, sur le site expérimental du Mourier à Saint Priest Ligoure (87). Ce rendez-vous, à destination des techniciens et des éleveurs, traitera comme à l’accoutumée des thèmes d’actualité. Une large part de la journée sera ainsi consacrée aux leviers pour acheter le moins d’aliments possible. Nous discuterons ainsi des conduites d’élevage, des types d’aliments, du pâturage des brebis en dehors de l’exploitation…. La rénovation des prairies sera également abordée avec, entre autres, ses clés de réussite. De nouvelles références sur les intérêts agronomiques du pâturage des brebis sur les couverts végétaux et les céréales destinées à être récoltées seront également présentées. Enfin, la transition des agneaux d’herbe en bergerie sera désormais plus simple grâce aux nouvelles références sur le sujet. Retrouvez le programme dans l’agenda de la page idele.fr/ciirpo. Et merci de votre inscription pour le repas du midi auprès de sandrine.fougere@idele.fr.

les clés de réussite du sursemis seront au programme de cette journée

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Réformer rapidement les brebis improductives


vendre les brebis de réforme dès qu’elles sont triées et en l’état

Compte tenu du prix élevé des aliments, il est conseillé de réformer le plus rapidement possible afin de limiter le nombre de brebis non productives sur l’exploitation. Ainsi, les brebis adultes vides sur lutte d’automne, les récidivistes sur lutte de printemps et d’été sont vendues dès le constat de gestation.  A la fin de l’agnelage : les femelles qui n’ont pas d’agneau sont également rapidement réformées. Et au tarissement, celles qui ont atteint la limite d’âge, qui présentent des mammites, des boiteries etc…quittent l’exploitation sans attendre.

Engraisser coûte trop cher

L’engraissement des brebis de réforme n’est pas prioritaire sur l’exploitation et cette technique ne se justifie que si les stocks de fourrage et d’aliments concentrés sont supérieurs aux besoins des brebis qui produisent des agneaux. En conséquence, compte tenu du prix actuel des aliments achetés, engraisser les brebis de réforme coûte trop cher avec une ration distribuée en bergerie. A titre d’exemple, il faut compter environ 25 € pour du foin de graminées et une céréale pendant 3 mois.  Il est ainsi conseillé de les vendre en l’état dans la plupart des cas.

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Les brebis boivent deux fois plus en été


à l’herbe comme en bergerie, des abreuvoirs propres

Avec des températures de 30°C et plus, les besoins des animaux en eau sont doublés pour une même ration. Ainsi, une brebis vide ou en milieu de gestation peut boire jusqu’à 8 litres d’eau par jour en fonction du taux de matière sèche de l’herbe. En fin de gestation, les besoins sont majorés de 50 %. Pour une brebis en début de lactation en bergerie avec un seul agneau, les consommations quotidiennes d’eau passent de 10 litres en hiver à 20 litres lors de fortes chaleurs avec une ration sèche. Si elles allaitent deux agneaux, elles boivent 30 % d’eau en plus. En suivant les recommandations d’un abreuvoir pour 40 à 50 animaux, les quantités d’eau disponibles sont généralement suffisantes quel que soit son débit. Il reste cependant très important de vérifier au quotidien qu’ils restent propres. D’autre part, l’électricité peut être une cause de déshydratation des animaux. Une simple vérification permet de mesurer le courant électrique vagabond grâce à un voltmètre. L’indicateur ne doit pas dépasser 150 mV avec une zone de confort comprise entre 50 et 80 mV.

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Des accroches claies « faits maison »

Pour faciliter la constitution des lots en bergerie, et ainsi économiser des aliments concentrés, des éleveurs ont fabriqué des accroches claies. Ils s’adaptent selon le cas sur les cornadis ou les barres d’auge. La grande majorité de ces astuces a participé au concours du Berger Futé du salon TechOvin. Par exemple, le système de liaison figurant sur la photo ci-contre a été lauréat lors de l’édition 2021. Simple et robuste, il est exclusivement adapté aux cornadis en bois. Il se positionne sur n’importe quel emplacement du cornadis sans gêner le fonctionnement d’ouverture et de fermeture et sans perte de place. Sa fabrication est à adapter selon qu’il s’agisse de côté droit ou gauche et avec la présence d’une marche ou non. Retrouvez les plans et ceux des autres astuces sur la page WEB EquipInnovin.fr rubrique « autoconstruire un équipement et astuces/bâtiments et équipements/claies ».

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Alloter pour économiser du concentré

C’est une des règles d’or en élevage ovin : constituer des lots d’animaux homogènes, avec des besoins alimentaires équivalents, afin d’adapter la ration au mieux et ne pas gaspiller d’aliment. Ainsi, retirer les brebis vides dès que les brebis du lot de gestantes sont complémentées en concentré, c’est une économie de 25 à 35 kg de concentré par vide. Séparer les brebis simples et les doubles en fin de gestation, c’est une économie de 4 à 6 kg de concentré par brebis portant un seul agneau. Séparer les brebis simples et les doubles en lactation, c’est une économie de 20 à 25 kg de concentré chez les brebis allaitant un seul agneau. Enfin, séparer les brebis en début et fin de lactation, c’est une économie de 5 à 10 kg de concentré chez les brebis en début de lactation.

Ne pas prolonger les lactations

Pour les agneaux, le premier mois d’allaitement est déterminant. Les quantités de concentré qu’ils consomment jusqu’à l’abattage se jouent à cette période. Il est donc primordial de bien alimenter les brebis au risque de distribuer encore plus de concentré aux agneaux. Par contre, prolonger la lactation des brebis en bergerie au-delà de 70 jours n’apparait pas judicieux compte tenu du contexte de prix des aliments. Il n’y a pas d’économie notable de concentré à attendre chez les agneaux et il faut continuer à alimenter les brebis.

Photo semaine 14-22 : séparer les simples des doubles en début de lactation en bergerie représente une économie de plus de 20 kg par simple

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Bouchons de sainfoin : des propriétés antiparasitaires qui restent à démontrer


Dans les conditions de ces essais, les mesures mises en oeuvre n’ont pas mis en évidence de réduction des excrétions en œufs de strongles.

Des bouchons de sainfoin, riches en tanins en pure ou associés à d’autres extraits de plantes, ont récemment été testés dans cinq essais¹ afin de déterminer leurs effets sur le parasitisme en strongles digestifs. Les premiers essais concernaient des agneaux d’herbe sevrés, séparés en deux lots. L’un d’entre eux recevait 400 g de granulés de sainfoin pur tous les jours, soit 0,9 % de tanins condensés dans la ration. Le second lot était un lot témoin, avec un apport de concentré sans tanin. Au final, après 42 et 71 jours de complémentation pour les deux années d’essai, les niveaux d’excrétion d’œufs en strongles gastro-intestinaux ne sont pas différents entre les deux lots.

En cure pour des brebis

En 2020 et 2021, trois essais ont testé un mélange qui se présente sous la forme de granulés. Dans chaque essai, deux lots de brebis alimentées ont été comparés. Un des deux lots a reçu le granulé riche en tanins, à hauteur de 70 g par brebis et par jour, pendant 21 jours en complément de sa ration, soit 0,8 % de tanins condensés dans la ration.  Au final, il n’y a pas de différence significative d’intensité d’excrétion d’œufs de strongles digestifs entre les brebis ayant reçu la cure avec le complément riche en tanins condensés, et celles qui ne l’ont pas consommé. Vous trouverez les résultats plus détaillés de cette étude sur www.idele.fr : « recueil des communications des assises ovines du 12 octobre 2021 ».

¹Résultats obtenus dans le cadre du projet Paralut financé par la région Nouvelle-Aquitaine. Essais conduits au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier et chez deux sélectionneurs encadrés par GEODE.

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L’allaitement artificiel est-il toujours rentable ?


avec l’augmentation des aliments, compter 75 € de charges alimentaires pour un « biberon »

Avec l’augmentation de la poudre de lait, élever des agneaux « au biberon » est une technique qui reste intéressante. En effet, il faut compter environ 15 kg de poudre de lait par agneau pour un sevrage à partir de 35 jours, soit 40 €. A cela, il faut ajouter environ 100 kg d’aliment, soit 33 €. Avec la paille et les traitements (vaccins, antiparasitaire…), le coût est de l’ordre de 75 à 80 € par animal, sans compter le travail ni l’amortissement de la louve (compter de 1300 à 4000 € selon le modèle). Mais cet intérêt reste soumis à la condition d’un faible taux de mortalité des agneaux. Et pour y parvenir, plusieurs conditions sont nécessaires.

Limiter la mortalité

La première reste la tétée incontournable du colostrum. La concentration du lait est un autre élément clé de la réussite, avec 200 g d’aliment d’allaitement par litre d’eau sauf indication particulière du fabricant. Après une température de dilution du lait comprise entre 55 et 65 °C, celle de la buvée ne doit pas dépasser 40 °C. De plus, l’hygiène doit être irréprochable : louve, biberon, têtières… Enfin, les agneaux sevrés à partir de 35 jours et 13 kg doivent disposer de concentrés et de paille à volonté avant le sevrage.

Pour en savoir plus, une fiche technique « les règles de base de l’allaitement artificiel » et deux vidéos « des agneaux élevés à la louve en bonne santé » sont à votre disposition sur idele.fr et inn-ovin.fr.

*.*.*Photo semaine 40-21 : avec l’augmentation des aliments, compter 75 € de charges alimentaires pour un « biberon »

Des solutions pour limiter la résistance aux strongles

en production laitière comme en viande, il est impératif de rationnaliser l’usage des antiparasitaires

Les strongles digestifs sont de redoutables adversaires car ils entraînent de la mortalité et des baisses de performances. Selon Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, « les antiparasitaires ont rendu bien des services en neutralisant ces adversaires, sans toutefois les éradiquer. Mais la donne a peu à peu changé… Les grandes capacités d’adaptation des strongles digestifs ont joué à plein pour leur permettre de développer des résistances aux antiparasitaires ». Le basculement vers des populations de parasites entièrement résistantes ne se fait pas d’un seul coup. « Il est au contraire progressif, parfois très lent, passant par une phase insidieuse pendant laquelle l’éleveur ne se doute de rien, poursuit le vétérinaire ».

Une journée technique pour vous informer sur le sujet

Selon les spécialistes, il faut absolument préserver l’efficacité des molécules actuelles en rationalisant leur emploi et en leur adjoignant des méthodes de lutte complémentaires. C’est l’objet de ces assises ovines à destination des éleveurs et des techniciens le 12 octobre dans les Pyrénées Atlantiques. Pour vous inscrire : c.migen@pa.chambagri.fr. Des vidéos de toutes les interventions de cette journée seront en ligne sur les sites de la Chambre d’Agriculture 64 et de l’Institut de l’Elevage.

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Le meilleur de l’herbe pour les agneaux

Finir des agneaux à l’herbe est une technique réservée aux exploitations en zones herbagères et avec un niveau de chargement faible ou modéré. Le coût de la ration est d’autant plus réduit par rapport à une alimentation en bergerie que la part des aliments concentrés est faible. Un agneau « d’herbe » peut consommer entre 40 et 100 kg d’aliment. Pour en utiliser le moins possible, l’herbe doit obligatoirement être courte et feuillue : un concentré d’énergie et d’azote. Pour des croissances correctes, il est indispensable que les agneaux puissent trier et ne consomment que les parties feuillues.

Des repousses tout en feuilles

Avec les graminées cela signifie des jeunes repousses pâturées entre 5 et 8 cm. Un bon agneau d’herbe est déjà lourd au sevrage (plus de 30 kg). Sa capacité d’ingestion est ainsi adaptée à la consommation d’herbe, particulièrement riche en eau. On lui apporte quotidiennement 300 g de céréale si l’objectif est de le finir en moins de deux mois. Dans ces conditions, on peut espérer finir 30 agneaux par hectare si les conditions climatiques restent favorables. Après un allaitement avec leur mère à l’herbe, les qualités sensorielles des viandes d’agneaux finis à l’herbe ne sont pas différentes de celles de leurs homologues finis en bergerie, à âges équivalents.

Photo semaine 29-21 : les conditions climatiques sont favorables aux agneaux d’herbe depuis le début de l’été

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Le colza fourrager a bénéficié de conditions climatiques idéales cette année

Finir les agneaux à l’herbe sans concentré est envisageable avec du colza fourrager semé au printemps. Deux mois plus tard, la plante est prête à être pâturée. Avec de bonnes conditions météorologiques, ce qui semble être le cas cette année, la plante mesure alors 30 à 40 cm de hauteur. Une transition alimentaire n’est pas nécessaire. Au départ, les agneaux pâturent les autres plantes présentes sur la parcelle. Puis, ils consomment progressivement le colza avec de plus en plus d’appétit et la transition se fait toute seule.

Des parcelles sans parasites

Pour un rendement de 3 tonnes de matière sèche par hectare, environ 20 agneaux sont finis par hectare sans apport de concentré. Ce type de parcelles présente l’avantage d’être saine en matière de parasitisme interne. Si les agneaux entrent sur le couvert sans parasite, ils conservent leur statut pendant plusieurs semaines. D’autre part, le gras des agneaux finis sur colza ne montre pas de défaut majeur de couleur ou de fermeté. Les mâles présentent même des gras plus blancs que leurs homologues finis en bergerie. Enfin, aucune différence en matière de qualités sensorielles de la viande n’a été mise en évidence lors de récentes études.

Pour en savoir plus, vous trouverez des fiches techniques et des vidéos sur ciirpo.idele.fr (rubrique ecolagno) et sur www.inn-ovin.fr.

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Des constats de gestation pour augmenter son revenu


Le coût du constat de gestation varie de 0,5 à 1,5 €

Pour des luttes du début du printemps au milieu de l’été, les constats de gestation ont un intérêt économique majeur. Avec une fertilité de 80 %, cette intervention sans dénombrement améliore la marge brute de près de 8 € par brebis mise à la reproduction en prenant en compte un coût de 1 € pour la prestation (exemple d’un troupeau en zone herbagère avec deux périodes d’agnelage). Cet écart est essentiellement lié à une augmentation de la productivité numérique du fait d’une remise en lutte rapide des brebis vides et à une moindre consommation de fourrage et de concentré des brebis improductives. Avec un taux de fertilité plus faible, l’intérêt de cette technique est encore plus important. Le dénombrement et la séparation des brebis par taille de portée au cours du dernier mois de gestation permettent une augmentation de la marge brute de 1 € supplémentaire par brebis luttée.

Des brebis à jeun

Cette technique est également particulièrement appréciable en matière de travail autour de l’agnelage : agneaux plus vigoureux à la naissance grâce à leur poids adapté à la taille de la portée, disposition de cases d’agnelage uniquement sur les portées multiples…

Pour que le constat de gestation soit fiable, il doit être réalisé 45 jours après le retrait des béliers, après une lutte de 45 jours à 60 jours.  D’autre part, les brebis doivent être à jeun depuis la veille si l’intervention a lieu le matin ou bien depuis le matin si elle est programmée l’après midi. Elles ne doivent pas manger mais elles peuvent boire. Enfin, l’opérateur doit être expérimenté, en particulier pour dénombrer.

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Réussir la transition à la mise à l’herbe des agnelles

Élever des agnelles de renouvellement, c’est avant tout les préparer à leur carrière de futures productrices d’agneaux et de lait. Le poids des agnelles à la première mise à la reproduction reste l’un des principaux facteurs de variation de la fertilité. L’objectif des deux tiers du poids adulte, soit 47 kg pour des brebis adultes de 70 kg, reste la référence. Pour les agnelles n’atteignant pas ce poids plancher, le taux de fertilité est en effet inférieur de 33 %. À la mise à l’herbe en avril, les agnelles nées en août/septembre doivent ainsi peser au minimum 40 kg et celles nées en octobre/novembre au moins 32 kg.

Avec des brebis de réforme

Sans préparation à la transition alimentaire, les agnelles subissent de plein fouet le changement de régime alimentaire. N’ayant jamais vu un brin d’herbe, elles restent groupées à la barrière et ne pâturent qu’au bout de quelques jours. La chute de poids peut alors atteindre plusieurs kilos. Il est possible d’ajouter quelques brebis (de réforme par exemple) au lot d’agnelles afin de faciliter leur apprentissage. Les brebis les guident jusqu’au point d’eau et aux abris. Deux solutions sont possibles au cours de la transition : apporter du concentré à l’herbe pendant deux semaines ou les rentrer en bergerie le soir pour distribuer cette ration avec du foin ou de la paille. Enfin, bien qu’âgées de 4 à 7 mois à la mise à l’herbe, ces agnelles ne disposent d’aucune immunité en matière de parasitisme internesi elles n’ont jamais pâturé. Pour en savoir plus, vous trouverez des vidéos, podcasts et fiches techniques sur www.inn-ovin.fr et ciirpo.idele.fr.

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Un fanion comme pense-bête


les fanions s’installent très facilement dans les anneaux des cases d’agnelage

Accroché à la case d’agnelage, les fanions amovibles sont efficaces pour repérer d’un coup d’œil les cases d’agnelage à risques. Ce pense-bête permet d’identifier immédiatement les points critiques : brebis avec un seul quartier, manque de lait, agneau à faire téter… C’est aussi un moyen de gagner du temps. Plusieurs couleurs peuvent être utilisées (vert, rouge…) pour signaler les cases auxquelles il faut accorder plus ou moins d’attention.

Des ardoises peintes

Un système d’ardoise au-dessus de chaque case d’agnelage est un autre moyen pour noter et lire rapidement les informations. Le bardage ou la barre d’auge sont peintes à la peinture à tableau noire (disponible dans les rayons bricolage et sur le WEB). Une craie à portée de poche, ce qui semble important est rapidement écrit : une mammite, un biberon à donner, une brebis malade à soigner… A la sortie de case d’agnelage, un nettoyage avec un bouchon de paille ou de foin humide et l’ardoise est prête pour la prochaine brebis. P

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Des plans de bergeries et de parcs de contention


pour en savoir plus, taper « equipinnovin »

La page Web Equip’InnOvin se veut une boite à idée pour les éleveurs et les techniciens, en matières d’aménagements de bergeries et de parcs de contention. Initiée en 2018 dans le cadre de l’action InnOvin, elle traite à la fois des ovins viandes et des ovins laitiers. Cette page est structurée en cinq rubriques. La première s’intitule « construire ou aménager un bâtiment » et propose des plans types de bergerie pour brebis viande, brebis lait et agneaux sevrés. Chaque plan est illustré d’indicateurs de coût et de facilité de travail. La seconde, « convertir un bâtiment », donne des astuces pour aménager une ancienne stabulation ou un poulailler en bergerie.

Des astuces

La rubrique « autoconstruire un équipement et astuces » regroupe des plans divers d’auges, de claies… pour les éleveurs qui souhaitent les fabriquer. De nombreuses astuces illustrées par des vidéos sont également disponibles. La rubrique « contention » traite à la fois des parcs de contention, d’organisation pour la tonte et d’astuces pour contenir individuellement une brebis. Les plans de parc de contention sont illustrés d’un indicateur de coût. Enfin, la rubrique « recommandations » fournit les éléments nécessaires à connaitre avant d’avancer sur son projet. Le comité de rédaction d’Equip’InnOvin est composé de techniciens, architectes, ergonomes des différentes structures de la filière ovine, dont le CIIRPO. En avril, deux nouveaux outils seront par exemple mis en ligne : l’un calculera les besoins en longueur d’auge et surface d’aire paillée d’un nouveau projet, l’autre imagera l’aménagement intérieur en 3D.

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Le dernier mois de gestation est déterminant pour la réussite de l’agnelage


Photo semaine 5-21 : bien alimenter les brebis en fin de gestation diminue la mortalité des agneaux à l’agnelage

La fin de gestation est l’un des stades physiologiques au cours duquel il est impératif de couvrir les besoins des animaux sous peine de contre-performances. En matière d’énergie et d’azote, les besoins des brebis augmentent progressivement de la sixième semaine avant la mise bas jusqu’à l’agnelage. Tout au long de cette période, les besoins des brebis qui portent deux agneaux sont supérieurs de 14 % en énergie, et de 28 % en azote, à ceux des femelles avec un simple. Certaines conséquences d’une sous-alimentation sont bien connues : agneaux trop petits à la naissance, mauvais démarrage en lactation. D’autres conséquences comme la vigueur des agneaux le sont moins.  

Des agneaux moins vigoureux

Une étude¹ a en effet mis en évidence une diminution de la vigueur des nouveaux nés de brebis de portées doubles, avec un déficit alimentaire de 20 % au cours des 6 dernières semaines de gestation. Avec un foin de graminées de qualité moyenne, cela correspond à un manque d’environ 300 g de concentré par jour. Ainsi, une diminution de 29 % d’agneaux déjà debout, ou en train de se lever dans les cinq minutes qui suivent la naissance, a été observée par rapport aux nouveaux nés de brebis dont les besoins énergétiques et azotés ont été couverts. Une assistance à la tétée du colostrum a également été nécessaire pour davantage d’agneaux. Au final, le taux de mortalité a été supérieur de 6% de la naissance au sevrage. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche : « des brebis bien nourries, des agneaux plus vigoureux » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.idele.fr.

¹ Etude conduite en 2017 au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier (87) dans le cadre d’un projet piloté par FEDATEST (43) et financé par FranceAgriMer.

Photo semaine 5-21 : bien alimenter les brebis en fin de gestation diminue la mortalité des agneaux à l’agnelage

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Quand les brebis se pèsent toutes seules


Photo semaine 31-2020 : après un apprentissage, les brebis passent toutes seules dans la bascule

L’auto-pesée, ou pesée volontaire a pour objectif d’avoir un suivi plus complet du troupeau ou d’un lot avec des pesées très fréquentes sans chantier supplémentaire. La bascule est équipée d’un système de contention ralentissant la vitesse de passage de l’animal sans pour autant l’arrêter totalement. C’est une moyenne de plusieurs poids, dépendant de la vitesse de passage de l’animal, qui est ensuite enregistrée dans l’indicateur grâce aux boucles électroniques. Les données peuvent ensuite être récupérées sur l’ordinateur ou le téléphone.

Un apprentissage reste nécessaire

La bascule est placée sur une prairie entre deux zones distinctes de la pâture. Un sens de circulation est mis en place avec un attrait différent (eau, pierre à sel…) dans chaque zone pour inciter les brebis passer d’un côté et de l’autre de la séparation. Le passage dans la bascule est alors nécessaire pour passer entre les deux zones. Après un léger apprentissage, les brebis vont se peser toutes seules !

La bascule est encore en phase de tests et d’amélioration. Un premier essai a lieu au CIIRPO, sur le site du Mourier, avec des brebis au pâturage. Les résultats sont en cours d’analyse.

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De la prolificité sur les agnelages d’été


un apport de concentré nécessaire à l’herbe pour les portées doubles et plus

Un mois avant la mise bas, l’alimentation des brebis doit être soutenue surtout pour les portées doubles et triples afin de limiter le taux de mortalité des agneaux. Quelles que soient les quantités d’herbe disponibles, une complémentation est nécessaire quatre à six semaines avant l’agnelage pour les brebis avec des portées triples. Il est parfois aussi simple de les rentrer en bergerie. Pour les brebis avec des doubles,  compter 500 g de céréales au cours des trois dernières semaines de gestation. Si l’herbe vient à manquer, la ration doit être enrichie en concentré azoté et augmentée 15 jours avant l’agnelage.

Du bon foin

Une partie des foins a exceptionnellement été récoltée au 15 mai cette année. Les graminées étaient juste épiées et ces bottes sont donc de meilleure qualité que celles récoltées 3 à 4 semaines plus tard. En matière de valeur alimentaire, on estime le gain à environ 15 % d’UFL et 30% de PDI. Pour un lot de 100 brebis en lactation pendant 70 jours, l’économie de concentré est de l’ordre de 100 à 180 € selon sa nature. Attention car ces fourrages de faible encombrement et appétents peuvent induire des prolapsus. Il vaut mieux les réserver pour la lactation ou à défaut, les rationner en ajoutant un fourrage plus grossier.

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Les installations en ovins viande augmentent

Depuis quelques années, le nombre d’installations en production ovin viande est en augmentation. Christophe Perrot, de l’Institut de l’Elevage, indique que, d’après de nouvelles analyses des données de la MSA (hors cotisants solidaires), « 500 installations sont enregistrées par an avec un troupeau de plus de 50 brebis viande, dont 300 à 400 en font leur activité d’herbivores dominante ». Aujourd’hui, 30 % des brebis sont élevées dans des exploitations ayant au moins un exploitant ou co-exploitant de moins de 40 ans, ce qui témoigne d’une certaine attractivité de la production. A titre de comparaison, cette proportion est de 29% pour les vaches laitières ou allaitantes et de 34% pour les chèvres.

Des installations après 40 ans

Par ailleurs, 47% du cheptel d’ovins viande reste détenu par des éleveurs de plus de 50 ans (4 points de plus qu’en bovins). Deux tendances sont à noter. La première concerne l’âge des éleveurs lors de leur installation ; depuis le début des années 2010, un quart d’entre eux a plus de 40 ans. La seconde concerne la taille des troupeaux ; en exploitation spécialisée, 30% s’insèrent dans des GAEC, avec 523 brebis de moyenne, et 38% s’installent en individuel  avec 245 brebis en moyenne. La part des pluriactifs est de 19% avec 198 ou 151 brebis selon la place de l’activité agricole, principale ou secondaire. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le Webinaire : « L’élevage français aux défis du renouvellement des générations et de la compétitivité »

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Des bottes de foin ne chauffent pas

une sonde à fourrage pour surveiller la température du foin

Cette année, une partie des foins a été récoltée particulièrement tôt, dans la deuxième quinzaine de mai. Vérifier que les bottes ne chauffent pas au cours des dix jours qui suivent le pressage est une sage précaution. Pour ce faire, il est possible d’utiliser une sonde à fourrage. Si la température au centre de la botte se situe en dessous de 40°C, il n’y a pas de problème. Entre 40 et 60°C, le foin est en train de chauffer. Il convient alors de surveiller l’évolution de sa température puis de les stocker les bottes dans un endroit aéré, sans les entasser afin que l’air circule. Au-delà de 60°C, le danger d’incendie est important voir très important au dessus de 80°C. Contacter alors les pompiers pour connaitre la marche à suivre. Différents modèles de sonde sont disponibles à des prix qui commencent aux environs de 100€. Certaines Chambres d’agriculture et assureurs en mettent également à disposition des éleveurs gratuitement.

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Les leviers pour éviter les résistances aux antiparasitaires

Selon Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’école nationale vétérinaire de Toulouse, le développement des résistances aux anthelminthiques va devenir l’un des défis de ces prochaines années en matière sanitaire. En France, elles ne concerneraient actuellement que les strongles gastro intestinaux. Les alertes sur d’autres parasites n’ont pas été confirmées. « On sait aujourd’hui que les résistances à la famille des benzimidazoles perdurent pendant des années, précise le vétérinaire.  Pour les autres familles, il ne faut pas trop compter sur la réversibilité ». Trois leviers sont actuellement à disposition des éleveurs ou à l’étude.

Savoir où on en est

« Le premier levier consiste à connaitre les produits qui restent efficaces sur son exploitation et ceux qui ne le sont plus, poursuit Philippe Jacquiet. Les tests d’efficacité sont assez simples à réaliser et peu couteux. Il s’agit de réaliser des coproscopies avant et après traitement selon un protocole précis. Si vous êtes intéressé, vous pouvez consulter votre vétérinaire ». Le second levier consiste à utiliser les matières actives efficaces de façon raisonnée. Les animaux ne sont déparasités que si besoin, résultats coproscopiques à l’appui. Et dans la même année, ces matières actives sont alternées. La troisième étape est actuellement à l’étude. Il s’agit de méthodes alternatives telles que la phytothérapie ou la génétique.  

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Du nouveau sur Equip’InnOvin


un système d’accroche claies sur le bardage

L’outil WEB Equip’InnOvin, mis en ligne en octobre 2019, propose des exemples d’aménagement de bâtiments accompagnés de leurs caractéristiques en matière de facilités de travail avec la participation du CIIRPO. Des plans d’équipements sont également à votre disposition. De nouvelles fiches viennent d’être ajoutées. En matière d’astuces, vous y trouverez un système de rangement des claies sur le bardage, un portillon pour les cornadis et des augettes pour cases d’agnelage. Deux astuces du concours du Berger Futé de l’édition 2019 de TechOvin  sont également nouvellement en ligne : le passe-pied pour les cornadis et une tablette amovible.

De nouveaux plans

Si vous êtes intéressés pour construire une salle de tonte, les plans sont désormais disponibles. Un système astucieux pour attraper les brebis pour la tonte est également en vidéo. La transformation d’un poulailler en bergerie est illustrée en photos. Des fiches techniques avec des plans et coûts de salles de transformation fromagère sont également en ligne. Enfin, vous trouverez de nouvelles recommandations (températures pour les animaux, distances minimales d’implantation entre deux bâtiments) ainsi que des méthodes de contention pour attraper ou assoir une brebis. Au cours de l’été, un volet spécial « parc de contention » sera disponible avec les recommandations et des plans.

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Des lactations plus longues à l’herbe


Photo semaine 19-2020 : un sevrage après 100 jours reste conseillé après une lactation à l’herbe

Avec des lactations en bergerie, il est usuel de sevrer les agneaux vers 70 à 80 jours. Et pourtant, même en diminuant nettement le niveau d’alimentation des brebis à partir de 6 semaines de lactation, les adultes ont toujours du lait et la question de reporter le tarissement peut se poser. Trois essais réalisés ces dernières années semblent montrer qu’un sevrage précoce reste préférable. A la ferme expérimentale de Carmejane (04), avec des agneaux Préalpes du Sud, le sevrage à 100 jours a permis d’économiser 11 kg de concentré par agneau par rapport à un sevrage à 70 jours. Par contre, le bilan alimentaire des brebis fait apparaitre un solde de 8 kg de céréale et de 40 kg de foin en défaveur des lactations longues. Au CIIRPO, sur le site du Mourier, le constat est le même avec des agneaux de type prolifique sevrés à 70 ou 110 jours. L’économie de concentré chez les agneaux est modeste avec un sevrage tardif, alors que les brebis consomment 17 kg de concentré en plus.

2 à 5 € de plus par agneau en bergerie

Au final, un sevrage tardif lorsque les brebis sont en bergerie entraine une augmentation du coût de la ration (brebis et agneaux) de 2 à 5 € par agneau, selon la nature du fourrage et le niveau d’ingestion des brebis en lactation.

Le constat est différent avec des lactations à l’herbe. Dans la mesure où les disponibilités en herbe le permettent, un sevrage précoce n’induit pas d’économie, au contraire. En effet, l’herbe pâturée reste l’aliment le moins cher. Un tarissement des brebis avec 110 ou 120 jours de lactation est alors usuel. Les agneaux continuent à bénéficier du lait de leurs mères et mangent de l’herbe avec éventuellement un complément de concentré. Par contre, si les brebis sont peu laitières, trop maigres ou bien qu’une accélération du mode de reproduction est prévue, un sevrage plus précoce reste conseillé. C

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OK Eleveur : du nouveau pour vous informer

La première plateforme interactive dédiée aux éleveurs OK Eleveur, mise en ligne à l’automne dernier, est plus que jamais à votre disposition en cette période de confinement. Cet espace communautaire est dédié à l’élevage des herbivores : bovins, équins, ovins et caprins. Parmi les 645 articles et 75 outils d’aide à la décision, vous y trouverez un espace spécial « covid 19 » en entrant soit par la filière ovine, soit par le moteur de recherche. Plusieurs articles sont alors à votre disposition concernant l’alimentation des agneaux dont la vente serait reportée, l’insémination animale, le contrôle de performances, la tonte… Vous pouvez également être mis en relation avec des spécialistes, des conseillers et des communautés d’éleveurs. L’utilisateur, après avoir ouvert gratuitement un compte, peut poser directement des questions à des experts et s’inscrire sur des réseaux sociaux en rapport à ses attentes. Ok Eleveur apporte des solutions concrètes, argumentées et illustrées de témoignages. Vous y trouverez également de nombreuses publications du CIIRPO.

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Deux autres moyens de lutte contre le piétin

Souvent associé au parage, le passage au pédiluve est pratiqué par les deux tiers des éleveurs enquêtés lors d’une récente étude¹. Cette pratique est essentiellement mise en œuvre en curatif, lorsqu’une proportion non négligeable du lot présente des boiteries. Dans la très grande majorité des cas, les brebis y réalisent un seul passage, sans stationnement, ce qui est insuffisant pour obtenir l’efficacité souhaitée (2 passages au moins par semaine pendant 3 à 4 semaines, et un stationnement de plusieurs minutes sont nécessaires pour les pédiluves humides). De ce fait, l’efficacité du pédiluve et son coût restent souvent décriés. De plus, les éleveurs associent le pédiluve à un risque pour la santé humaine et l’environnement. Au parage curatif, les éleveurs associent très majoritairement l’antibiothérapie par voie locale.

1 € pour une brebis de 70 kg

Les antibiotiques sont généralement à base d’oxytétracycline et sous forme de sprays. Seules les lésions les plus sévères impliquent une utilisation par voie générale. Selon les éleveurs, l’efficacité de ce moyen de lutte explique qu’ils ne puissent pas s’en passer pour la prise en charge des onglons particulièrement atteints. Pour autant, ils en connaissent les risques et estiment cette solution trop onéreuse. Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance Pastorale souligne que « localement et en première intention, il est aussi possible d’utiliser un aérosol spécifique des lésions du pied, à base de chélates de cuivre et de zinc, afin de limiter le recours systématique aux antibiotiques. Les lésions les plus anciennes, profondes, infectées et douloureuses doivent faire l’objet d’une administration par voie générale d’un antibiotique, en complément d’une utilisation par voie locale. Les tétracyclines ou macrolides sont alors utilisés. L’échec de l’antibiothérapie devra signer la réforme de la brebis. » Il faut compter 1 € pour une injection d’oxytétracycline à une brebis de 70 kg.

¹ étude portée par l’Institut de l’Elevage avec de nombreux partenaires et financée par Ecoantibio 2017P

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Le parage : un passage obligé pour se débarrasser du piétin

Première cause de boiterie, le piétin est une maladie dont il est très difficile de se débarrasser. Cinq moyens de lutte sont utilisés en élevages ovins viande, soit seuls soit associés. Les avis des éleveurs concernant l’efficacité de ces pratiques restent toutefois contrastés selon une récente étude¹. 

Le parage est le plus utilisé d’entre eux. Parmi les éleveurs enquêtés, 93 % pratiquent le parage des onglons et 80 % le jugent efficace. La forme la plus répandue reste le parage curatif. Suite à l’observation des animaux, ceux présentant une boiterie sont attrapés, examinés puis parés si besoin dans les jours qui suivent. La corne excédentaire du sabot, résultant d’une croissance anormale ou de lésions, est alors enlevée.

Ramasser les onglons atteints

Si cette pratique reste relativement efficace, elle est particulièrement gourmande en temps de travail. Pierre Autef, vétérinaire à Bellac (87), souligne que « lorsque les onglons sont atteints, il est conseillé de nettoyer le sécateur entre chaque brebis. Le recours à deux sécateurs dont l’un qui trempe pendant que l’autre coupe est possible. La corne malade doit également être ramassée puis détruite après le parage car la bactérie responsable peut résister 42 jours dans des débris de corne et augmenter le risque infectieux. La même stratégie de parage doit être mise en place lors de la quarantaine qui suit l’achat et l’introduction des animaux sur l’exploitation. Le piétin est en effet « une maladie qui s’achète » ».

Les autres moyens de lutte contre le piétin seront l’objet de prochains articles de la chronique ovine.

¹ étude portée par l’Institut de l’Elevage avec de nombreux partenaires et financée par Ecoantibio 2017

Photo semaine 9-2020 : un exemple de bidon de collecte des onglons malades

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Prévenir les carences en sélénium chez les agneaux


Les carences en sélénium se manifestent notamment par des myopathies appelée « raide de l’agneau »

Au cours de la gestation, le sélénium est transféré à l’agneau. La distribution quotidienne d’un complément minéral vitaminé au cours des cinq dernières semaines de gestation est une solution efficace pour rétablir le statut en sélénium des brebis à la mise bas, et augmente de façon significative celui des agneaux. Comptez 800 à 1000 € la tonne. Ces compléments sont également enrichis en minéraux, oligoéléments et vitamines. Pour couvrir les besoins d’une brebis en fin de gestation (0,4 mg par jour), il faut choisir un complément minéral qui dose au moins 20 mg de sélénium par kg.

Bolus et pierres enrichies

Les bolus sont également efficaces en cas de carence. Ils sont toutefois plus chers (environ 2 € par brebis) et n’apportent pas tous les minéraux majeurs. Par contre, la forme buvable du sélénium en un seul apport en milieu de gestation, ou bien dans l’eau de boisson pendant six jours consécutifs en fin de gestation, n’apporte pas les résultats attendus. L’inconvénient des pierres de sel enrichies et des seaux reste le manque de maitrise des niveaux de consommation. L’apport de sélénium sur les prairies par des engrais enrichis est moins efficace que l’apport direct à l’animal car la plante l’absorbe plus ou moins bien. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « Corriger une carence en sélénium pour des brebis en gestation avec un complément minéral vitaminé » sur www.idele.fr, onglet « réseaux et partenariat/CIIRPO » et sur www.inn-ovin.fr.

Equipe technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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A l’agnelage, la position en siège est à risque

Lors de la mise-bas, la présentation arrière de l’agneau est toujours une position à risque. Si les deux pattes sont dépliées (onglons à l’envers), l’agneau est engagé doucement par l’opérateur jusqu’à voir les jarrets. Puis il est extrait rapidement. Mais parfois, on ne trouve que la queue et les pattes repliées à l’intérieur (voir schéma avec une astuce pour identifier les pattes arrière des pattes avant). Ce cas est plus délicat car il faut repousser l’agneau le plus loin possible avant de prendre une patte, et de déplier le « Z » doucement en protégeant les onglons. La même opération est ensuite réalisée avec la seconde patte.

Dégager rapidement les voies respiratoires

Attention, la position « crawl » avec une seule patte dépliée n’est pas du tout adaptée à une position en siège. Lorsque les jarrets deviennent visibles, la même opération que précédemment est préconisée : l’agneau est tiré rapidement. Dans cette position, le cordon est écrasé contre le bassin et l’agneau peut alors respirer des eaux foetales ! En conséquence, il est important de lui dégager les voies respiratoires et de le surveiller au cours des minutes qui suivent la naissance.

Schéma semaine 3-2020 : une astuce pour vérifier la position de l’agneau : les pattes avant forment un U et les pattes arrière un Z, ce qui est facilement identifiable à l’intérieur de la brebis.

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Intercultures : les brebis aiment un peu, beaucoup….


Photo semaine 51-19 : les racines des raves sont entièrement consommées

Parmi le large panel d’espèces semées en intercultures, certaines sont mieux adaptées que d’autres au pâturage des brebis. C’est le cas par exemple des graminées telles que l’avoine rude (appelée également brésilienne), du RGI, du seigle ou du moha. Parmi les crucifères, le colza, les navettes, les raves et les radis sont bien consommées par les brebis (et les agneaux) et ne posent aucun problème sanitaire particulier. Par contre, les moutardes sont toxiques à grande dose du fait de la teneur plus importante en glucosinolates.

Funegrec et niger

Dans la famille des légumineuses, les trèfles d’Alexandrie et Incarnat sont particulièrement utilisés et ne posent aucun problème au pâturage car ils ne sont pas acidogènes. Du fait de son amertume, la féverole a rarement la préférence des brebis mais elle finit tout de même par être consommée. La lentille et le pois sont d’avantage appréciés. Le fenugrec ne présente pas de contre-indications contrairement à la gesse et à la vesce velue dont les graines sont toxiques. Par ailleurs, la phacélie présente l’inconvénient d’être peu appétente. Le niger et le tournesol peuvent être intégrés aux mélanges sans risque. Enfin, le sarrasin peut induire des problèmes de sensibilisation.

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Mode d’emploi du réfractomètre


Photo semaine 49-19 : il suffit d’une goutte de colostrum pour mesurer sa qualité

Pour peser du colostrum à congeler ou bien vérifier la qualité de celui des brebis, le réfractomètre nécessite seulement une goutte de liquide. Cet outil de mesure coute toutefois plus cher que le pèse colostrum : de 40 à 200 €. Les réfractomètres optiques (voir photo) sont en général moins onéreux que les numériques. Dans les deux cas, la lecture est immédiate, la teneur en anticorps modifiant la réfraction de la lumière. L’unité de mesure est le degré Brix. Un colostrum de mauvaise qualité affiche moins de 22 degré Brix. Les colostrums de très bonne qualité dose plus de 30 degrés Brix, ce qui correspond à une concentration en immunoglobulines de type G (IgG) supérieure à 80 grammes par litre. Pour être fiable, cet outil doit être étalonné, souvent à l’aide de sérum physiologique. Consultez la notice d’emploi avant la première utilisation est par conséquent indispensable. Le réfractomètre peut aussi être utilisé pour vérifier la concentration en aliment d’allaitement de la louve. Une vidéo est disponible à ce sujet sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « Vérifier la concentration du lait à la louve au réfractomètre ».

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Un apport de céréales à l’herbe pour assurer la croissance des agnelles

Le poids des agnelles à la mise à la reproduction est l’un des principaux critères qui influence leur taux de fertilité. L’objectif est d’atteindre les deux tiers du poids adulte, soit 47 kg pour des brebis de 70 kg, ou encore 53 kg pour des femelles adultes de 80 kg. Selon une étude de l’Institut de l’Elevage, l’écart de fertilité est de 33 % entre celles qui pèsent ou non ce poids objectif. Si les agnelles sont au pâturage, et que l’objectif est de les mettre en lutte avant l’âge d’un an, elles doivent continuer de croitre à raison de 100 à 150 g par jour au cours de l’été. L’apport de concentré devient nécessaire lorsque les quantités d’herbe deviennent limitantes. Une céréale (maïs, orge, triticale…) est alors apportée quotidiennement à raison de 300 à 500 g par agnelle.

36 kg au 1er septembre

La mise à disposition d’un concentré distribué à volonté entraîne des niveaux de consommation excessifs, sans aucune régulation des agnelles selon la quantité d’herbe. Un essai réalisé au Pôle régional ovin de Charolles (71) avec des agnelles nées au printemps fait état d’un niveau de consommation quotidien de 930 g par agnelle, et d’un surcoût de 10 € par agnelle sur la période de pâturage, par rapport à une modalité d’apport rationné.

Afin de contrôler le bon développement des agnelles, la pesée des plus petites est un bon indicateur. Si la mise en lutte est programmée en novembre, elles doivent alors peser au moins 36 kg au 1er septembre pour espérer atteindre le poids de 47 kg deux mois plus tard. Et si la mise à la reproduction est prévue entre février et avril prochain, le poids minimum est de 40 kg à la mi-décembre. Les agnelles qui n’ont pas atteint cet objectif sont vendues à la boucherie.

Photo 35-2019 : apporter 300 à 500 g de céréale lorsque l’herbe commence à manquer

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Tech Ovin, le rendez-vous incontournable de tous les éleveurs ovins

Le Salon Tech Ovin fêtera ses 20 ans les 4 et 5 septembre prochains, à Bellac en Haute-Vienne. Sur les 10 000 m² consacrés à l’évènement, plus de 200 exposants vous attendent, dont de nombreux distributeurs de matériel.

Au cours de ces deux jours, plus de 60 miniconférences se succèderont pour vous informer. Toutes les thématiques d’actualité seront traitées en séquences de 20 minutes : la santé des animaux avec, entre autres, les plantes à tanins, l’alimentation en ovins viande et laitier, l’économie, etc….

Des  nouveautés

Vous pourrez arpenter les neuf espaces thématiques, discuter avec des spécialistes et participer à un challenge avec des cadeaux à gagner. Parmi les autres nouveautés de cette édition, un concours de découpe opposera 10 binômes composés d’un boucher et d’un apprenti. Des chiens dressés seront également mis en vente.

Toutes les informations sur les exposants et les nombreuses animations du Salon sont disponibles sur www.techovin.fr. Vous pouvez également contacter l’équipe organisatrice au 05 55 60 27 72.

Photo 33-2019 : rendez vous les 4 et 5 septembre à Bellac (87)

Equipe technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Béliers achetés : la phase d’adaptation est cruciale


Photo 32-2019 : prévoir les achats plusieurs mois avant d’en avoir besoin pour les luttes

La conduite des béliers au cours des semaines qui suivent leur arrivée sur l’exploitation conditionne leur future carrière. Il est indispensable de les laisser à part pendant plusieurs mois (ce qui nécessite d’en acheter au moins 2). D’une part pour le respect d’une quarantaine, et d’autre part, parce qu’une transition alimentaire est obligatoire. Si les béliers sont issus de stations de contrôle individuel ou de centres d’élevage, il est recommandé de maintenir un niveau d’alimentation de l’ordre d’1 kg d’aliment par jour pendant un mois, qu’ils soient à l’herbe ou en bergerie. L’apport de concentré peut ensuite passer à 700 g d’aliment par jour jusqu’à l’âge d’un an. Les béliers sont ensuite mélangés au lot de béliers, ou éventuellement mis en lutte avec des béliers adultes mais sur un cycle seulement (17 à 20 jours).

Plus facile avec des modes d’alimentation similaires

Pour les béliers achetés en foires, en centres de rassemblement ou bien directement en élevages, il est indispensable de demander comment ils étaient alimentés et de maintenir le même niveau d’aliment concentré pendant un mois. Il est ensuite possible de diminuer le niveau de complémentation jusqu’à l’âge d’un an, tout en maintenant un apport de concentré, sauf contre-indication du vendeur. D’une façon générale, plus les modalités d’alimentation du vendeur sont proches de celles de l’acheteur, meilleure sera l’adaptation du bélier. Et dans tous les cas, il est fortement recommandé de demander le protocole pratiqué en matière d’antiparasitaires.

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Des besoins en eau doublés avec les fortes chaleurs


Photo semaine 27-19 : à l’herbe comme en bergerie, des abreuvoirs propres

Avec des températures de 30°C et plus, les besoins des animaux en eau sont doublés pour une même ration. Par exemple, un agneau en bergerie boit au quotidien 3 litres d’eau par fortes chaleurs. Le nombre d’abreuvoirs et leur débit revêtent alors une grande importance. En suivant les recommandations d’un abreuvoir pour 40 à 50 animaux, les quantités d’eau disponibles sont suffisantes quel que soit son débit (jusqu‘à 8 litres par minute). Il reste par contre très important de vérifier au quotidien qu’ils restent propres.

L’électricité peut être une cause de déshydratation des animaux. Une simple vérification permet de mesurer le courant électrique vagabond grâce à un voltmètre. L’indicateur ne doit pas dépasser 150 mV, avec une zone de confort comprise entre 50 et 80 mV.

20 litres pour une brebis en lactation

Pour une brebis en début de lactation, les consommations quotidiennes d’eau sont de 10 litres en hiver et 20 litres lors de fortes chaleurs avec une ration sèche.

Lorsque les animaux sont à l’herbe, l’approvisionnement en eau propre reste le principal élément de vigilance. L’herbe sèche devient riche en matière sèche et les besoins des animaux en eau sont considérablement augmentés. S’il s’agit d’abreuvoirs, il faut impérativement vérifier qu’ils restent bien approvisionnés en eau propre.
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Des bottes d’enrubannage « taggées »

Des bottes d’enrubannage « taggées »

L’enrubannage coute 40 % plus cher que le foin ramené à la tonne de matière sèche : 117 € contre 77 € (source : chambre d’agriculture de la Creuse 2018). Sa valeur alimentaire reste exclusivement liée à celle du fourrage fauché et donc au stade de la plante. L’identification des bottes par le nom de la parcelle facilite la répartition et la distribution en fonction du type d’animaux au cours de l’hiver. Les marques sur les bottes à l’aide de bombes de peinture de couleur (rouge, bleu, vert) pour animaux résistent aux intempéries toute une campagne. Les brebis à forts besoins, c’est-à-dire celles en début de lactation, sont prioritaires sur les meilleurs fourrages, c’est-à-dire ceux récoltés les plus tôt.

Pour limiter les problèmes sanitaires

L’enrubannage doit être d’excellente qualité afin d’éviter les problèmes sanitaires. Le principal facteur de réussite reste le taux de matière sèche à la récolte, avec un optimum compris entre 50 et 60 %. En dessous de 40 % de matière sèche, le développement des bactéries butyriques est favorisé, entrainant de mauvaises qualités de conservation. De plus, la présence de terre (attention aux taupinières !) accentue les risques de listériose. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter « les règles d’utilisation de l’enrubannage » sur www.inn-ovin.fr et www.idele.fr.

Photo semaine 24-19 : le fourrage doit être récolté sans terre CP : CIIRPO

Pour une coproscopie, choisir les prélèvements individuels


Photo semaine 21-19 : le laboratoire peut proposer des analyses de mélange, moins onéreuses

Le mode de réalisation des prélèvements revêt une grande importance sur la fiabilité des résultats. A l’exception des crottes des agneaux de bergerie qui peuvent (éventuellement) être mélangées, tous les autres prélèvements doivent être réalisés en individuel, en notant le numéro de l’animal sur le prélèvement. Ces derniers sont acheminés le jour même, ou le lendemain au plus tard, pour analyse par le laboratoire, ou le vétérinaire, en prenant soin de les conserver au réfrigérateur. Trois à quatre prélèvements individuels sont nécessaires pour juger de l’état parasitaire d’un lot de 50 à 100 brebis.

10 € par brebis      

Pour prélever les crottes des brebis au pâturage quand il n’y a pas de moyen de contention individuelle, il est possible de procéder comme suit : les brebis sont rassemblées avec un chien puis elles sont maintenues groupées pendant quelques minutes. Quand elles repartent, il suffit de collecter les fèces fraichement émises sur le sol. Pour une analyse classique, il faut compter environ 10 € par échantillon. Le laboratoire peut vous proposer une analyse de mélange. Pour les strongles gastro intestinaux, cette analyse est fiable à condition que les brebis aient été prélevées individuellement (un échantillon de crottes par brebis). Le coût de l’analyse est ainsi allegé. Pour en savoir plus, retrouvez la fiche technique « analyser les résultats de coprocopies : l’exemple des arbres de décision de Pierre Autef, vétérinaire » et le podcast Radio Ovin « des éléments pour interpréter une analyse coproscopique » surwww.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO


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Une méthode pour analyser les résultats de coproscopies

L’analyse des crottes est un outil qui se développe en élevage et il faut en connaitre les limites. Tout d’abord, cette méthode mesure le nombre d’œufs présents dans les fèces pour chaque type de parasite. Elle quantifie ainsi un niveau d’excrétion à partir duquel il est parfois difficile d’extrapoler le niveau d’infestation. En effet, le stade physiologique de l’animal agit sur la ponte des parasites. Le stress de l’agnelage provoque par exemple une excrétion très importante d’œufs de parasites. Dans ces conditions, un niveau d’excrétion important ne signifie pas pour autant que les animaux soient fortement parasités. D’autre part, la méthode d’analyse influence le résultat obtenu pour chaque parasite.

Bien prélever pour des résultats fiables

Le mode de réalisation des prélèvements revêt une grande importance sur la fiabilité des résultats (ce sera le thème de cette rubrique la semaine prochaine).

Il n’existe pas de table d’analyse des résultats coprologiques, mais différents points de vue des vétérinaires en fonction du type de prélèvement, de la technique d’analyse… Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (87), transmet son mode d’analyse pour chaque parasite au travers d’une fiche technique disponible sur le WEB : « analyser les résultats de coprocopies : l’exemple des arbres de décision de Pierre Autef, vétérinaire » et le podcast Radio Ovin « des éléments pour interpréter une analyse coproscopique » surwww.inn-ovin.fr.

Photo semaine 20-19 : l’interprétation est directement liée à la technique de prise d’échantillon et à la méthode d’analyse 

CP : CIIRPO

Equipe technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

Pommes de terre et carottes dans la ration des brebis

Les pommes de terre, carottes, oignons, haricots verts et petits pois qui ne sont pas compatibles avec les cahiers des charges des circuits de commercialisation en alimentation humaine, ou bien en surproduction, peuvent être intégrés à la ration des brebis. La racine d’endive, à laquelle a été enlevé le chicon, est également consommable. S’agissant de produits riches en eau et parfois laxatifs, leur incorporation dans la ration des brebis doit impérativement être accompagnée de ces trois précautions.

Une incorporation progressive

 Stéphane Pype, technicien à la Chambre d’Agriculture de l’Oise, précise que « la première précaution à observer est une incorporation progressive, avec une transition alimentaire de 10 à 15 jours. En complément, cette incorporation doit être accompagnée d’un fourrage sec offert à volonté : paille ou foin de qualité moyenne. Enfin, leur mise à disposition doit être rationnée avec par exemple 2 à 3 kg brut pour une brebis en lactation (jusqu’à 6 kg pour les pommes de terre), 1 à 2 kg brut pour une brebis vide ou en milieu de gestation ». Une attention particulière doit être portée aux pommes de terre verdies ou germées. Si elles représentent plus de 15 % du volume, une intoxication à la solanine (un alcaloïde) provoque des troubles alimentaires et de reproduction. Enfin, les disponibilités d’une année sur l’autre font varier les prix de ces coproduits. Il est important de bien calculer leur prix d’opportunité.

Photo semaine 15-19 : Les pommes de terre stockées en tas doivent être consommées dans les 3 mois

Equipe technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Des aliments moins riches en azote pour les agneaux

Dans les années 1970, des résultats d’essais avaient fixé le taux optimal de Matière Azotée Totale (MAT) des aliments destinés aux agneaux de bergerie autour de 17 à 18 % par kg brut. En dessous, les croissances et les indices de consommation étaient pénalisés. Cela n’est plus vrai aujourd’hui. Il est possible d’utiliser des aliments présentant des taux de MAT de l’ordre de 15 %, sous réserve qu’ils titrent 100 g de PDI par kg brut. En effet, si le régime alimentaire est un peu limitant en azote pour des agneaux à fort besoins, l’animal est capable de corriger cela en recyclant une partie des rejets azotés pour le bon fonctionnement de son organisme.

De nouveaux résultats

Une étude conduite par l’Institut de l’Élevage vient de comparer deux aliments complets dosant 15,5 et 18 % de MAT et 100 ou 110 g de PDI par kg brut.  Elle montre que les croissances des agneaux ne sont pas dégradées avec des aliments dosant 100 g de PDI par kg brut. Les nombreuses mesures réalisées sur les carcasses n’ont pas mis en évidence de différence d’état d’engraissement, y compris sur les femelles qui y sont plus sensibles. Au final, les soldes sur coût alimentaire (prix de vente de l’agneau – les charges alimentaires) ne sont pas modifiés.

Photo semaine 07-19 : il est aujourd’hui possible d’utiliser des aliments moins riches en azote

CP : Ciirpo

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Avant la mise à l’herbe, des prairies au repos

Afin de conduire au mieux le pâturage au printemps, le seuil des 300 °C de températures pour la mise à l’herbe est un indicateur imparable. Son respect permet d’assurer au mieux le pâturage en matière de quantité et de qualité de l’herbe. Comme chaque année, vos journaux agricoles départementaux se feront le relai de cette information. Sur le site du Mourier à Saint Priet Ligoure (87) par exemple, les 300 °C sont atteints entre le 20 mars et le 10 avril selon les années.

Mais avant cela, les prairies doivent être au repos pendant au moins un mois et demi. Dans le cas contraire, le retard de la pousse d’herbe au printemps est de l’ordre de 10 jours. Un arrêt du pâturage au 1er février pour une mise à l’herbe au 15 mars est donc indispensable.  Dans ces conditions, et contrairement à ce qui est souvent dit, le pâturage hivernal par des brebis n’entraine pas de baisse de production des prairies.

Photo semaine 04-19 : Un mois et demi de repos des parcelles en hiver

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Le pis de bois est une ancienne mammite
Photo sem 51 2018Dès l’agnelage, l’un ou les deux quartiers mammaires sont durs, froids et sans aucune goutte de lait ! « A ce stade, ce type de mammite est irréversible », explique Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (87). Autrement dit, la brebis doit être réformée, son ou ses agneaux élevés au biberon ou bien candidats à l’adoption. Ce type de mammite, appelée couramment « pis de bois » peut avoir plusieurs origines. La plus courante est liée à une ancienne mammite qui s’est développée lors du tarissement. « Les sevrages progressifs et tardifs, avec des agneaux lourds qui continuent à têter en donnant des coups de tête dans le pis pour faire venir le lait, favorisent les pis de bois, explique Pierre Autef. Cela provoque des mammites non détectables cliniquement avec fibrose et induration du parenchyme mammaire. Les brebis n’ont pas de lait lors de la lactation suivante ».  L’agalactie contagieuse à Mycoplasma agalactiae peut également provoquer ce syndrome. « C’est une affection plutôt localisée au pays Basque. Les formes visibles sont rares mais il n’est pas exclu de les voir survenir notamment chez les primipares ».

Photo semaine 51-18 : les sevrages tardifs avec de gros agneaux qui têtent favorisent les pis de bois
CP : Ciirpo

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Photo sem 50 2018Bien choisir son chien de protection en 4 questions-réponses

 A quelle période le prendre ? Quand vous êtes disponible pour vous en occuper et quand vous disposez d’un lot d’animaux en bergerie : agnelles de renouvellement ou brebis à l’entretien.

Quelle race et quelle lignée ? Les races de chiens de protection ont des atouts comportementaux et morphologiques pour exercer leur rôle. Les plus utilisées en France sont le Montagne des Pyrénées, le Berger de Maremme et Abruzzes ou le Kangal (Berger d’Anatolie). Quelle que soit la race, prenez un chiot issu de parents reconnus pour leurs aptitudes à la protection des troupeaux.

Quel élevage ? Il est primordial que la portée soit née en bergerie afin que les chiots connaissent dès le plus jeune âge l’ambiance et les odeurs du troupeau. Ne prenez pas un chiot qui a l’habitude de divaguer à la recherche des poubelles, d’autres chiens de ferme… car il sera très difficile, voire impossible, de lui faire perdre cette habitude. L’éleveur doit trouver le juste milieu entre la familiarité excessive et la peur de l’homme qui peut s’ancrer durant la période sensible.

Mâle ou femelle ? Les mâles et les femelles ont les mêmes aptitudes à la protection, et la même facilité d’introduction dans le troupeau.

 Retrouvez l’intégralité de la fiche « Choisir son chien de protection en 6 questions » sur le site http://chiens-de-troupeau.idele.fr, onglet chiens de protection, ainsi que d’autres informations techniques et les contacts utiles de votre département.

Photo semaine 50-18 : il est important de prendre un chiot issu de parents reconnus pour leurs aptitudes à la protection des troupeaux

CP : Bruno Thirion

Réseau de références ovin de Bourgogne et Barbara Ducreux (Institut de l’Elevage)

LorsqPhoto sem 47 2018ue la paupière s’enroule

L’entropion est une cause fréquente d’œil qui pleure chez les agneaux. L’origine est mécanique : la paupière inférieure s’est enroulée vers l’intérieur de l’œil. Cette dernière, qui porte les cils, a d’habitude un rôle de protection en évitant leur dessèchement grâce à leurs clignements réguliers. Mais dans le cas de l’entropion, les cils sont mal positionnés et viennent irriter la surface de l’œil (cornée).

Cette anomalie est alors à l’origine d’une inflammation importante, voire d’une perte de la vision. Certaines races ou lignées sont génétiquement prédisposées et il faut, dans la mesure du possible, éviter les croisements avec des béliers connus pour avoir transmis l’entropion à leur descendance. « En matière de traitement, dérouler la paupière avec les doigts suffit parfois. Sinon, la pose d’une agrafe (petite chirurgie couramment mise en œuvre) ou d’un simple point de suture est réalisée pour redresser la paupière», précise Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance Pastorale.

 Photo semaine 47-18 : la paupière inférieure protège l’œil
Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Photo sem 44 2018Transformer une stabulation en bergerie

Lors d’une installation ou d’une nouvelle orientation de l’exploitation, la solution d’aménager un bâtiment existant est à envisager, notamment au niveau économique. S’il s’agit d’aménager une ancienne stabulation pour vaches laitières, la nature des sols est l’un des premiers éléments à prendre en compte. Par exemple, les caillebotis sont-ils suffisamment résistants pour le passage d’un tracteur ? Si c’est le cas, il est alors possible de couler une chape de béton de 10 cm, afin que cette aire soit destinée à la surface paillée ou au couloir d’alimentation. Si ce n’est pas le cas, il faut alors combler la fosse avec du remblai. Les différences de niveaux sont les seconds éléments du diagnostic. En effet, les sols restent les points clés qui conditionnent fortement les possibilités de réaménagement et en déterminent le coût.

Des marches et des pentes

La hauteur des marches varie de 20 à 40 cm. Si elle ne dépasse pas 20 cm, il est recommandé de la laisser en l’état. Si elle dépasse 20 cm, il faut alors prévoir une table d’alimentation ou bien deux niveaux d’aire paillée dans la future bergerie. Par ailleurs, seule une pente de l’ordre de 1 à 3% (cas des logettes en général) peut être laissée en l’état. D’autres postes sont également importants à prendre en compte, mais des solutions d’adaptations sont alors plus faciles à trouver (bardages, circuit d’eau…).

Pour en savoir plus et consulter des exemples d’aménagements, vous pouvez consulter la fiche technique : « Une bergerie aménagée dans une ancienne stabulation pour vaches laitières »  sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

Photo semaine 44-18 : Un exemple d’aménagement d’une ancienne stabulation pour vaches laitières en bergerie

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Peser lePhoto sem 38 2018s agnelles de renouvellement pour une meilleure fertilité

Elever les agnelles de renouvellement, c’est avant tout les préparer à leur carrière de futures productrices d’agneaux et de lait. La pesée est alors un bon indicateur de tri puis de bonne conduite. Le poids des agnelles à la première mise à la reproduction reste l’un des principaux facteurs de variation de la fertilité. L’objectif des deux tiers du poids adulte, soit 47 kg pour les races lourdes, reste la référence. Pour les agnelles n’atteignant pas ce poids plancher, le taux de fertilité est en effet inférieur de 33 %.  Pour une exploitation de 420 brebis en agnelage de printemps, l’impact sur le revenu annuel est alors de 2 730 € (source : Inosys Réseau d’élevage).

Une pesée au sevrage

 Le poids à la mise en lutte est directement lié à celui du sevrage : les agnelles de faible poids au sevrage ne rattrapent jamais leur retard. En effet, au cours de la phase d’élevage, c’est à dire jusqu’à la mise à la reproduction, les agnelles légères et lourdes affichent des croissances similaires. Ce tri au sevrage est donc un des principaux leviers à mettre en œuvre pour garantir un niveau de productivité correct des agnelles à la première mise à la reproduction. Puis, une pesée de contrôle est réalisée lors d’une intervention : tonte, traitement… Il s’agit alors d’un indicateur de bonne conduite. Seules les agnelles les plus petites sont pesées puis commercialisées avec les agneaux de boucherie, si elles n’atteignent pas le poids minimum. Pour en savoir plus, vous pouvez écouter « radio ovin : Le tri et la conduite alimentaire des agnelles de renouvellement » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

Photo semaine 38-18 : les agnelles de faible poids ne rattrapent pas leur retard

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

Phytothérapie : ne pas jouer aux apprentis sorciers

« En matiPhoto sem 37 2018ère de médecines complémentaires, il y a des choses possibles mais aussi beaucoup de choses à ne pas faire ! »  assure Cécile Peudpièce, vétérinaire à la Chambre régionale des Pays de la Loire. Car les principes actifs contenus dans les plantes sont très nombreux : de l’ordre du millier dans une plante et de la centaine dans une huile essentielle. C’est un véritable cocktail ! Différentes parties de la plante sont utilisées : feuilles, tige, sommités fleuries, racine, tubercule, écorce. Les préparations se présentent sous différentes formes : des plantes fraiches ou simplement sèches, des plantes extraites par l’eau, par l’huile, l’alcool ou bien par distillation.

Complémentaire de la médecine plus classique

Il faut être vigilant sur la qualité des produits employés pour ne pas avoir de contaminants potentiellement dangereux. Les compositions sont souvent secrètes et l’éleveur doit se conformer aux recommandations du fabricant, si elles sont assez précises.  Avant de les utiliser, il faut se former et se faire accompagner si possible par son vétérinaire. « Car même si on a encore plus de questions que de réponses en la matière, c’est un nouveau champ qui s’ouvre et en cours d’évolution » ajoute Céline qui interviendra lors des rencontres du CIIRPO du 20 septembre à Saint Priest Ligoure (87). Vous pourrez lui poser toutes vos questions. L’entrée est gratuite et merci de vous inscrire pour le repas.

Contact : Sandrine Fougère 05 55 00 63 72 ou Laurence Sagot laurence.sagot@idele.fr

Photo semaine 37-18 : la phytothérapie permet de maintenir la santé au quotidien grâce aux plantes

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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HaPhoto semaine 32-18emonchose, le parasite de l’été des ovins

Parmi les nombreux strongles intestinaux, l’haemonchose est parmi les plus sournois. L’évolution de la maladie est en effet très rapide après l’infestation. Son cycle est de l’ordre de 15 jours en conditions favorables (chaleur et humidité), d’où une multiplication très rapide du parasite, et les symptômes peuvent facilement se confondre avec ceux d’une autre maladie, une entérotoxémie par exemple. Les animaux perdent l’appétit et s’anémient très rapidement. La mort est rapide et le taux de mortalité peut être élevé. Une association entre le surpâturage et des conditions climatiques favorables participe à une augmentation de l’infestation. Le risque est maximal de 10 à 15 jours après un violent orage, et principalement entre les mois de juin et de septembre. Les jeunes animaux (agneaux de moins de 6 mois, ….) et les adultes en mauvais état corporel sont les plus vulnérables.

Des antiparasitaires efficaces

Même si des traitements curatifs d’urgence peuvent être mis en place en cas d’haemonchose déclarée afin de limiter la mortalité, c’est une pathologie qu’il faut prévenir.  Le mal est en effet déjà fait lorsqu’on identifie la maladie à partir des symptômes. Sauf si les animaux rentrent et restent en bâtiment à l’issue du traitement, il vaut mieux utiliser des strongicides à action rémanente. Les produits anti parasitaires à base d’Ivermectine, Moxidectine et de Closantel sont utilisés chez les ovins. Rappelons qu’il est indispensable d’alterner les familles de matières actives afin de limiter les problèmes de résistance, de respecter la posologie (en particulier en ne sous estimant pas le poids des animaux, et pour les caprins en adoptant quand cela est connu des posologies spécifiques) et de noter toutes les informations dans le cahier sanitaire. Pour plus d’information, contacter votre vétérinaire ou votre technicien.

Photo semaine 32-18 : le risque d’haemonchose est maximal 10 à 15 jours après un orage

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Traitement contre les strongles : flash, rémanent ou longue action ?

Photo sem 27 2018

Parmi les spécialités disponibles sur le marché en matière de produits antiparasitaires contre les strongles gastro intestinaux, on peut distinguer trois catégories : les traitements à effet flash, les traitements rémanents ou bien les traitements longues actions. Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’école vétérinaire de Toulouse nous explique leur mode d’action.

« Un traitement flash permet d’éliminer les parasites présents chez un animal au moment du traitement. Dans ce cas, il n’y a aucune rémanence du produit et les animaux peuvent se recontaminer au bout de 12 ou 24 h post-traitement s’ils sont en pâture. A titre d’exemples, on peut citer le praziquantel, le fenbendazole mais aussi l’ivermectine orale pour laquelle la rémanence est très courte – deux ou trois jours maximum, donc on peut considérer cela comme un traitement flash. Ces traitements sont bien adaptés à l’entrée en bergerie car on sait que les animaux ne se recontamineront pas ».
Un traitement rémanent si les animaux restent à l’herbe

Un traitement rémanent permet d’avoir une action curative et de protéger pendant un délai généralement de quelques semaines contre les réinfestations au pâturage. Philippe Jacquiet précise : « Attention, cette rémanence dépend de la molécule utilisée, de son mode d’administration, du parasite cible (une rémanence peut varier selon l’espèce parasitaire en cause…) et aussi et surtout selon l’état corporel de l’animal traité : on sait que les rémanences sont plus faibles chez les animaux maigres et très parasités. Par exemple, la moxidectine orale a une rémanence évaluée à 5 semaines vis à vis de Teladorsagia circumcincta et d’Haemonchus contortus, un peu plus courte (deux à trois semaines) vis à vis de Trichostrongylus colubriformis. A noter que cette évaluation a été faite en conditions de laboratoire avec des animaux bien nourris. Ces traitements sont bien indiqués quand on doit traiter les animaux, et qu’ils vont continuer à évoluer sur une parcelle très contaminée.
Enfin, les traitements « longue action » (ex moxidectine injectable longue action) sont destinés à bloquer les cycles parasitaires, en empêchant le recyclage des larves infestantes sur les pâtures pendant plusieurs mois. Ils sont au cœur d’un débat actuellement car en les utilisant, un éleveur exerce une pression de sélection de longue durée sur les populations de strongles, et cela pourrait favoriser l’apparition et la diffusion des résistances.

Photo semaine 27-18 : les traitements longue action bloquent les cycles des parasites

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Le pâturage cellulaire et le parasitisme

Photo sem 25 2018L’étude sur le pâturage en mini parcelles se poursuit au CIIRPO (Centre Inter régional d’Information et de Recherche en Production Ovine) sur le site du Mourier (87). Depuis septembre 2016, les parasites de brebis conduites selon deux modes de pâturage, tournant « classique » et cellulaire (appelé encore dynamique) sont observés à la loupe. Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’école vétérinaire de Toulouse, explique que « les résultats obtenus lors de la première année d’observation indiquent que les brebis menées en pâturage cellulaire présentent des intensités d’excrétion d’œufs de strongles gastro-intestinaux massives à certains moments de l’année. De plus, à certains moments du suivi, l’intensité du parasitisme interne a été plus importante en pâturage cellulaire qu’en pâturage tournant. »

Des résultats qui se confirment

Les deux séries de mesures réalisées en 2018 indiquent les mêmes tendances. Lors du dernier prélèvement, le 28 mai dernier, l’excrétion s’établit à 434 œufs de strongles gastro intestinaux (opg) en moyenne sur les 41 brebis prélevées en pâturage tournant. Les matières fécales des 43 brebis prélevées en pâturage cellulaire contenaient 612 opg. « Ceci signifie qu’il faut rester vigilant et que le pâturage cellulaire n’est pas un gage à lui seul d’un contrôle effectif du parasitisme interne au cours d’une saison de pâture, conclut le vétérinaire ».

Les résultats de la première campagne d’étude sont disponibles sur www.inn-Ovin.fr et www.idele.fr : « Pâturage cellulaire et parasitisme en production ovine : les enseignements d’une première campagne de suivi ».

Photo semaine 25-18 : les crottes de plus de 80 brebis, toujours les mêmes, sont analysées tout au long de l’année

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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La compléPhoto sem 23 2018mentation minérale des brebis en résumé

 La complémentation minérale d’un troupeau sur l’année est complexe. Toutefois, quelques grandes règles de base sont à respecter. Dans ce domaine, les excès sont souvent plus néfastes que les carences. Apporter des minéraux toute l’année est très coûteux, et peut être préjudiciable pour la santé des animaux dans le cas d’une conduite au pâturage. En effet, l’excès d’un élément est alors à craindre, ce dernier bloquant l’assimilation d’un autre. Des cures de minéraux aux moments stratégiques suffisent : un mois avant la mise à la reproduction et un mois avant l’agnelage.

Jamais de cuivre ajouté

Au cours des autres stades physiologiques, des cures d’un mois maximum alternées avec un ou deux mois sans apport sont également possibles : pierre ou seau enrichi en zinc pour les boiteries par exemple.

D’autre part, un aliment pour ovins ne doit jamais contenir de cuivre ajouté, sauf diagnostic de carence. Il est important de vérifier que cet oligo élément ne figure pas dans la liste des additifs sous peine de grave intoxication. Enfin, l’apport d’engrais enrichis d’un élément (sélénium par exemple) sur les prairies est moins efficace que l’apport direct à l’animal car la plante l’absorbe plus ou moins bien.

Pour en savoir plus : « la lettre technique des éleveurs ovins n°24 : complémentation minérale, simplicité et modération » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

Photo semaine 23-20 : en matière de minéraux, les excès sont souvent plus préjudiciables que les carences

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Radio ovin : un nouveau moyen d’information

Photo sem 18 2018Depuis la fin de l’année 2017, huit enregistrements audiovisuels (appelés également podcasts) sont disponibles sur internet. D’une durée de 5 à 10 minutes, ils traitent d’une thématique sous la forme d’interview d’un spécialiste de l’alimentation ou de la santé. Parmi les thèmes diffusés, vous trouverez des conseils pour semer du méteil en grain et en évaluer la valeur alimentaire à la récolte. Les rations possibles pour les agneaux de bergerie accompagnées de leurs conseils d’utilisation et de leur coût sont également traitées. Les poids minimums à respecter du sevrage à la mise à la reproduction pour garantir des agnelles de renouvellement fertiles sont également disponibles dans un troisième enregistrement audio.

La santé en avant

Le parasitisme interne est abordé au travers de cinq podcasts. Ainsi, vous y trouverez les éléments clés pour interpréter une analyse coproscopique. D’autre part, les signes cliniques et les traitements possibles du ténia mais aussi de la grande et de la petite Douves sont explicités. Enfin, les solutions pour limiter les résistances antiparasitaires et les évaluer sont listées. Vous retrouverez l’ensemble de ces enregistrements dans la rubrique « radio ovin » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

Image semaine 22-20 : huit enregistrements audios pour s’informer sur un thème technique

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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semaine 20-18Un risque d’entérotoxémie accru avec du ténia

Les premiers signes cliniques du ténia sont bien connus : les agneaux présentent un mauvais état général avec un déficit de croissance. Des troubles digestifs, un amaigrissement et une laine sèche et cassante sont des signes possibles. Les agneaux manquent de vigueur, avec une anémie possible. Ce qui est moins connu, c’est le risque d’entérotoxémie qui est considérablement accru. Et en ce milieu de printemps, les infestations de ténia sont particulièrement virigulentes dans certaines régions.

Un traitement spécifique efficace

Le laboratoire de l’Alliance Pastorale témoigne : « depuis 3 semaines, les autopsies d’agneaux révèlent de fortes infestations en ténia, y compris sur des agneaux âgés d’un mois et demi ».   Le traitement se fait par administration d’un médicament spécifique du ténia ou d’un produit polyvalent ténia-strongles à partir de 5 semaines après la sortie à l’herbe ou le début de la consommation effective d’herbe. L’immunité contre le ténia se développe en quelques mois. Ce ne sera donc plus un souci dans la plupart des cas après 6 mois de pâturage.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la vidéo « le ténia du jeune agneau »  et le podcast « radio ovin n°3 » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

Photo semaine 18-20 : le ténia se fixe dans l’intestin grêle des agneaux

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

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Certificat de spécialisation ovin, c’est le moment de vous inscrire !

Vous êtes intéressés par les ovins, vous souhaitez vous diversifier en production ovine : le Certificat de Spécialisation Ovin (CSO) est une formation dans laquelle vous pourrez vous épanouir. En formation pour adulte ou bien par apprentissage, cette formation a été spécialement créée pour former des professionnels de l’élevage ovin prêts pour s’installer, devenir salarié en élevage ou encore technicien dans une structure de développement agricole. A l’issue de ces six à douze mois de formation, selon la voie choisie (stagiaires ou apprentis), vous serez autonomes pour toutes les interventions réalisées sur les ovins. Vous maîtriserez les aspects techniques de toutes les étapes de l’élevage, de la mise en lutte à la commercialisation, et ce dans des conditions d’élevage diverses. Enfin, vous serez capables d’analyser une situation technico-économique et d’identifier les pistes d’amélioration si nécessaire.

Des centres de formation un peu partout en France

Onze centres répartis sur toute la France ouvrent à cette rentrée 2018, un en ovin lait et dix en ovin viande. Si vous êtes intéressés par cette formation, vous pouvez contacter les centres de formation dont la liste est disponible sur www.inn-ovin.fr : « le certificat de spécialisation ovin : une pépinière pour la relève ». Les formateurs répondront à toutes vos questions.

pfd semaine 18-2018 : si vous souhaitez vous spécialiser en ovins, le CSO est la formation qu’il vous faut
Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Déclarer les dégâts des petits prédateurs

Les pPhoto semaine 15 2018opulations de renards et blaireaux sont en constante augmentation dans les campagnes. Selon Alain Delpuech de la fédération des chasseurs de la Haute-Vienne, « il y a trois principales raisons : l’interdiction de la chloropicrine dans les années 1990, la présence de terriers plus nombreux après la tempête de 1999 rendant leur suivi plus facile et la disparition de la gale ». En avril et mai, les renardes se mettent à chasser pour nourrir leurs jeunes. Les agneaux âgés de moins d’un mois et les plus fragiles sont des proies faciles. Les pertes peuvent être élevées. « Sans compter le nombre de renards qui ont été piégés et dont le nombre a doublé entre 2011 et 2017, le tableau de chasse fait état de 3950 renards tués en Haute Vienne lors de la campagne 2016/17 contre1860 en 2001/2002, argumente Alain Delpuech. La fréquence d’observation lors des comptages de nuit réalisés par la Fédération des chasseurs a été multipliée par 5 au cours des 15 dernières années ».

Un classement revu tous les 3 ans.

En Haute-Vienne, le renard est classé dans les espèces nuisibles mais le classement des espèces est revu tous les 3 ans. « Nous avons très peu de déclarations, explique le technicien de la fédération de chasse et cela pose problème car un recensement des dégâts est indispensable pour classer les espèces nuisibles. Le renard est ainsi susceptible de sortir de la liste des espèces nuisibles et le seul moyen de régulation resterait la pratique de la chasse. Le piégeage du renard  serait alors interdit. Chaque fois que cela est possible, il est donc très important de faire une déclaration à votre Fédération Départementale des Chasseurs ».

 Photo semaine 15-2018 : la population de renards augmente d’années et années

 Les activités du  CIIRPO sont financées par l’Union Européenne  et les conseils régionaux Nouvelle Aquitaine et Centre Val de Loire.

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Le maïs et le colzPhoto sem 14 2018a ne colorent pas le gras des agneaux

Ce sont surtout les colorations brun-rouge qui altèrent la présentation des carcasses des agneaux, et peuvent entrainer l’exclusion des démarches qualité. Le colza et le maïs ont particulièrement mauvaise réputation. Et pourtant, tous les essais qui comparent des agneaux du même âge finis en bergerie, ou sur des couverts végétaux à base de colza fourrager, ont démontré le contraire. D’autre part, le maïs n’est en aucun cas responsable d’une coloration jaune des gras. Cette dernière résulte d’une accumulation de pigments caroténoïdes (le β carotène) dans les graisses de l’agneau. Et le maïs reste un aliment très peu pourvu en β carotène, à l’inverse de l’herbe pâturée par exemple.

Le sexe et l’âge des agneaux

Par contre, de nombreux facteurs liés directement à l’animal le prédisposent au problème de coloration du gras. Le sexe reste le premier critère. Les mâles sont beaucoup plus sensibles que les femelles. L’âge influence également la couleur du gras. Les agneaux abattus entre 8 et 10 mois présentent des gras plus colorés que les agneaux d’herbe abattus jeunes. La race est un critère pouvant également favoriser l’apparition de défaut de couleur. Certaines races sont beaucoup moins sensibles que d’autres, comme l’Ile de France par exemple. Le mode d’alimentation joue également un rôle : les défauts sont moins fréquents sur des agneaux rationnés en concentré par exemple. Enfin, il est probable que la couleur du gras soit sous la dépendance d’une variabilité individuelle. Cela expliquerait les différences de qualité parfois observées entre deux agneaux de même race, de même sexe et conduits de la même façon.

 Photo semaine 14-2018 : un gras bien blanc
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UnePhoto sem 13 2018 mise à l’herbe des brebis sans soucis

La mise à l’herbe est un changement important au niveau digestif, avec le passage d’une alimentation sèche à une alimentation à base d’herbe, souvent riche en eau et pauvre en lest, mais aussi en magnésium. Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance Pastorale, explique que « les principaux risques sanitaires liés à ce changement sont les suivants : diarrhées alimentaires, tétanie d’herbage, enterotoxémies et parasitisme ». La prévention de ces risques est tout à fait possible. Une mise à l’herbe progressive, autour des bâtiments quelques heures par jour, est l’une d’entre elles. La distribution de fourrages secs pour assurer un lest digestif, et de concentrés énergétiques facilement digestibles, facilite également la transition. Quelques centaines de grammes par animal pendant une dizaine de jours en diminuant progressivement suffisent. Enfin, il est déconseillé de mettre à l’herbe lors d’une période de fortes intempéries.

La vaccination contre l’entérotoxémie

 « Plus spécifiquement, pour la tétanie d’herbage, la prévention consiste à distribuer un minéral riche en magnésium (minimum 10%) et en oligo-éléments, 1 mois avant et jusqu’à 1 mois après la mise à l’herbe » indique Laurent Saboureau. « Concernant les enterotoxémies, la prévention la plus efficace reste la vaccination. Attention sur les agneaux, qu’ils soient nés de mères vaccinées ou non, deux injections à un mois d’intervalle sont nécessaires avant la mise à l’herbe. Enfin, l’argile en dilution dans les bacs à eau peut être utilisée en prévention des diarrhées. La suspension de lait d’argile qui se forme est efficace ».

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la vidéo « prévenir les maladies liées à la mise à l’herbe» sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

Photo semaine 13-2018 : éviter de mettre à l’herbe lors de fortes intempéries

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Quatre méthodes pour faire adopter un agneau
L’adoptiPhoto sem 12 2018on n’est pas toujours couronnée de succès mais certaines méthodes offrent plus de réussite que d’autres. Frotter l’agneau à adopter avec le placenta de la brebis qui vient de mettre bas en est une. Hubert Germain, vétérinaire et formateur explique « qu’il est possible de simuler un nouvel agnelage afin de déclencher l’ocytocine par la compression des sciatiques. Quatre doigts sont introduits dans le vagin, le pouce à l’extérieur. Un message est alors réalisé en appuyant bien sur le plancher du bassin. Cette technique est à essayer lorsque l’agnelage est récent ». La case d’adoption est une autre solution. La brebis est alors attachée au cornadis en permanence.  L’alimentation et l’abreuvement sont réalisés par devant. La mère ne peut pas voir ni sentir l’agneau à adopter et l’éleveur se poste dans la case plusieurs fois par jour pour le faire téter. Pour vérifier si l’adoption a réussi, elle est détachée du cornadis et observée de près pendant quelque temps.

Une corde à l’attache de la queue

Il est également possible d’attacher la brebis dans sa case d’agnelage à l’encolure en continue afin qu’elle ne fasse pas de mal à l’agneau à adopter. Pour faire téter l’agneau, un jarret est mis en suspension sur la barrière pour libérer la mamelle. La présence de l’éleveur est indispensable afin d’éviter les risques d’étouffement et de préserver le bien être de la brebis. Enfin, une autre méthode consiste à utiliser un masque et une corde. L’objectif est de bloquer l’articulation des pattes arrière pour empêcher la brebis de taper l’agneau. Pour ce faire, la corde est passée autour de la brebis, juste devant la mamelle et sur la pointe des hanches. Un nœud qui se défait très rapidement est ensuite réalisé car la corde est enlevée aussitôt que l’agneau a tété. La corde est ensuite ramenée au niveau de l’attache de la queue. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « Une méthode d’adoption avec un masque et une corde » et la vidéo « une méthode d’adoption en élevage ovin » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

 Photo semaine 12-2018 : en case d’adoption, la brebis ne peut pas sentir l’agneau qui tête

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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La synchronisation des chaleurs au printemps

Photo semaine 9-2018Mise au point au début des années 1970, la synchronisation des chaleurs consiste à reconstituer le cycle sexuel de la brebis, par l’intermédiaire d’un traitement hormonal en deux étapes : une éponge vaginale suivie d’une injection de PMSG à son retrait. L’éponge libère le progestagène et bloque le cycle de la brebis pendant 14 jours. La femelle peut être indifféremment au repos sexuel ou bien déjà cyclée. La PMSG libère les deux hormones responsables de l’ovulation. La brebis peut alors être soit inséminée 55 heures après l’injection, soit luttée 48 heures après.

Cette méthode présente l’avantage d’être applicable à toutes les races de brebis ainsi qu’aux adultes comme aux agnelles.  Les mises-bas sont groupées sur 10 jours. Le coût de la synchronisation (éponge + PMGS) est d’environ 5 € par brebis.  Un taux de fertilité supérieur à 70 % est considéré comme très correct.

Photo semaine 9-2018 : avec cette méthode, la majorité des brebis met bas en 3 ou 4 jours CP : CIIRPO

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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SPhoto sem 08 2018heepNet, un réseau européen pour améliorer la productivité ovine

SheepNet est un réseau sur la productivité ovine financé par l’Union Européenne, qui implique les 6 principaux pays producteurs ovins de l’Union Européenne (Irlande, France, Royaume-Uni, Roumanie, Espagne et Italie) et la Turquie. La productivité ovine (nombre d’agneaux élevés par brebis mise à la lutte) est une combinaison du succès de la reproduction, de la gestation et de la survie de l’agneau. C’est un des critères clés de la performance économique des élevages ovins. SheepNet est conçu pour stimuler l’échange de connaissances entre la recherche et les acteurs ovins (éleveurs, techniciens, vétérinaires,…) afin de diffuser largement les meilleures pratiques et les innovations, dans le but d’augmenter la productivité ovine. Le site web SheepNet (www.sheepnet.network) permet d’accéder aux solutions proposées et sera mis à jour régulièrement. Vous avez aussi des trucs et astuces et des bonnes pratiques intéressantes à partager dans le cadre de SheepNet ? N’hésitez pas à le faire sur site web SheepNet. SheepNet c’est aussi des rencontres nationales et internationales orientées sur l’échange de connaissances techniques, pratiques et scientifiques. Vous souhaitez y participer ? Enregistrez-vous sur le site web SheepNet. Les prochaines rencontres sont en avril dans le Lot et en juin en Espagne. Ce réseau européen n’a d’intérêt que par une participation large des acteurs ovins. On attend plus que vous !

Photo semaine 8-2018 : diffuser les meilleures pratiques et les innovations reste un des principaux objectifs de SheepNet

CP : Institut de l’Elevage

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Jean Marc Gautier (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

 

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Des agneaux plus vigoureux à la naissance avec des brebis bien alimentées

photo sem 06 2018Selon les résultats d’une récente étude¹, les agneaux sont plus débrouillards à la naissance lorsque leurs mères sont bien alimentées lors des six dernières semaines de gestation. Myriam Doucet, vétérinaire à l’Institut de l’Elevage en charge de cette étude, explique que « la proportion d’agneaux qui vont essayer de se lever dans les cinq premières minutes est supérieure de 29 % lorsque les brebis reçoivent une ration suffisante par rapport à des brebis sous alimentées, à raison de 80 % de leurs besoins ». Cet écart se maintient deux heures après la naissance : 90 % des agneaux dont la mère a été alimentée correctement ont têté tout seul. Dans notre étude, cette proportion passe à 62 % avec des brebis sous alimentées.

6 % de mortalité en moins

De plus, pour 19% des nouveaux nés issus de brebis mal nourries, au moins deux aides à la tétée, au biberon ou au pis, ont été nécessaires afin de leur garantir la bonne dose de colostrum pour les réchauffer et les immuniser. « En conséquence, le temps passé à l’agnelage est plus important, et c’est sans compter les 9% d’agnelages difficiles en plus sur lesquels il y a nécessité d’intervenir. Au final, le taux de mortalité des agneaux est majoré de 6 % au sevrage avec des brebis mal alimentées ». Les résultats de cette première étude doivent être confirmés avec d’autres types génétiques dans les années qui viennent.

Étude financée par FranceAgriMer et réalisée en 2017 avec des brebis de race Romane portant deux agneaux (Fédatest/ Institut de l’Elevage/CIIRPO).

Image semaine 6-2018 : avec des brebis bien nourries, 90 % des agneaux ont tété le colostrum tout seul

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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www.inn-ovin.fr : le site WEB de la production ovine

photo sem 5 2018Le site Internet, entièrement dédié à la production ovine, a fait peau neuve en 2017. Vous y accéderez en tapant www.inn-ovin.fr. Le site Inn’Ovin a été conçu pour les éleveurs, les techniciens et également les enseignants et les élèves intéressés par les ovins. Christelle Bonnet, d’Interbev Ovins et en charge du site, indique « que 200 connections sont enregistrées chaque jour en moyenne. Tout ce qui concerne le travail est particulièrement consulté ».

Une mine d’informations

Toutes les nouveautés en matière de production ovine, viande et lait, y sont archivées par thématiques : travail, alimentation, sanitaire… Plusieurs centaines de documents sous forme de fiches, de vidéos et même de podcasts ou de diaporamas sont à votre disposition, en version imprimable si vous le souhaitez. Le site www.inn-ovin.fr, c’est aussi un agenda avec les manifestations dans vos différentes régions. Une photothèque est également disponible. D’autre part, toutes les informations relatives aux  Ovinpiades y figurent avec entre autres les podiums régionaux et les gagnants au Salon de l’Agriculture à Paris. Enfin, une page spéciale est consacrée à la formation et aux éléments nécessaires à la construction d’un projet.

Image semaine 5-2018 : le site enregistre 200 connections par jour

Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

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Le repos hivernal des prairies n’est pas une obligation
photo sem 04 2018En février, les brebis peuvent continuer à pâturer les prairies sans nuire à la production future. C’est le cas par exemple des prairies semées en fin d’été, si les conditions climatiques le permettent (terrain ressuyé !). Il est alors conseillé d’associer un fort niveau de chargement (100 brebis par hectare) avec un passage assez rapide : de l’ordre de 3 à 4 jours. Avec un mode de pâturage tournant et une hauteur d’herbe de l’ordre de 5 cm à la sortie de la parcelle, l’avenir de la prairie n’est pas compromis.

De l’herbe qui serait perdue

Car, contrairement à ce qui est souvent dit, le pâturage hivernal par les brebis n’abime pas les prairies. Cette pratique n’entraîne pas de baisse de production au printemps si les deux conditions suivantes sont respectées : sortir les animaux de la parcelle avant qu’elle ne soit sur-pâturée et respecter un mois et demi de temps de repousse jusqu’au pâturage suivant. Sur les prairies qui ne bénéficient pas de ce repos hivernal, le retard de la pousse d’herbe au printemps est de l’ordre de 10 jours. En élevage mixte avec des bovins, étant donné la mise à l’herbe plus tardive des animaux, les parcelles des vaches peuvent être pâturées par les brebis jusqu’à la fin février. La qualité de l’herbe au printemps s’en trouve même améliorée.

Photo semaine 4-2018 : le pâturage en hiver n’abime pas les prairies

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Un manque à gagner de 20 € par agneau trop gras

L’état d’engraissement reste le principal critère de paiement à l’éleveur. Et dans le contexte actuel, les carcasses trop grasses sont invendables ! Elles sont bradées à Rungis alors qu’elles auraient été excellentes avec quelques kg de moins. En effet, lorsqu’un agneau est fini au toucher, il est nécessaire de le commercialiser sans tarder. Attendre quinze jours, c’est entre 1,7 et 2,3 kg de carcasse supplémentaire, mais aussi 20 kg d’aliment en plus si les agneaux en disposent à volonté. Avec de la chance, l’agneau ne change pas de classe d’état d’engraissement et le gain est de l’ordre de 6 € par agneau. Mais la solution la plus probable, en particulier pour les femelles, c’est un état d’engraissement excessif. Si la carcasse est classée en 4 selon la grille EUROP actuellement en place, le manque à gagner est de plus de 20 € par agneau.

Des solutions pour éviter le gras

Si la proportion de carcasses grasses (classes 4 et 5) dépasse 5 %, il est nécessaire de mettre en place une solution pour la diminuer. Diminuer le poids de carcasse des femelles, en particulier en commercialisant les agneaux moins lourds, reste la solution la plus radicale. Le tri régulier des agneaux (tous les quinze jours maximum), sans retarder la commercialisation de ceux qui sont finis, est également indispensable. Le rationnement du concentré en finition entraîne une réduction des vitesses de croissance, et par conséquent la formation de gras. Cette technique, qui demande toutefois de la place à l’auge, permet alors de détecter plus facilement le moment où l’agneau présente un état d’engraissement optimum, à condition de les trier tous les quinze jours.

 Photos semaine 2-2018 : les carcasses trop grasses ne trouvent pas preneurs et sont bradées au prix de l’import

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/CIIRPO

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En siège, un agneau peut boire « la tasse »

La présentation arrière est toujours une position à risque. Si les deux pattes sont dépliées (onglons à l’envers, queue derrière), l’agneau est engagé doucement par l’opérateur jusqu’à l’apparition des jarrets.  Puis il est extrait rapidement, toujours direction mamelle, entre les cuisses de la brebis. Mais parfois, on ne trouve que la queue et les pattes sont repliées à l’intérieur. Ce cas est plus délicat, car il faut repousser l’agneau le plus loin possible avant de prendre un pied, et de déplier le « Z » doucement, en protégeant les onglons. La même opération est réalisée avec la seconde patte.  Attention, la position « crawl » (avec une seule patte) n’est pas du tout adaptée à une position en siège.

Repousser l’agneau avant de dérouler les pattes

Lorsque les jarrets deviennent visibles, la même opération que précédemment est préconisée : l’agneau est tiré rapidement, toujours en arc de cercle, direction mamelle. Dans cette position, le cordon est écrasé contre le bassin et l’agneau peut alors respirer des eaux fœtales ! En conséquence, il est suspendu par les pattes arrière pour bien le faire « dégorger » dès sa naissance. Il ne faut pas hésiter à le mettre sous antibiotique s’il a tendance à recracher ou à  tousser le premier jour. Tout agneau né par siège présente un petit risque ultérieur de pneumonie : donc, autant lui mettre un repère (tip tag, laisser la queue longue …) qui évitera plus tard qu’il ne soit gardé comme agnelle, voire bélier.

Schéma semaine 51-ovins181217 : Astuce : pattes avant ou pattes arrière ?

Les pattes avant forment un U et les pattes arrière un Z, ce qui est facilement identifiable à l’intérieur de la brebis

Réseau de références ovin de Bourgogne, Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO) et Hubert Germain (vétérinaire formateur)

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Ce qui favorise la coccidiose

 Les coccidioses sont liées photo semaine 47au développement de plusieurs espèces de coccidies dans l’intestin des jeunes agneaux. Douze espèces sont connues chez les ovins dont seulement trois sont pathogènes. Les agneaux peuvent commencer à présenter des symptômes (diarrhée nauséabonde noirâtre, laine piquée) vers l’âge d’un mois. Cependant, la coccidiose est le plus souvent sans symptôme particulier, avec toutefois des retards de croissance importants.  Tout stress peut être un facteur déclenchant (sevrage, vaccination, transport, changement de régime alimentaire…). Mais la gravité de cette maladie est aussi liée aux conditions de milieu. L’hygiène de la bergerie, sa ventilation et la densité animale restent des critères qui ont toute leur importance. Ainsi, il faut compter 700 g à 1 kg de paille par brebis en paillage quotidien pendant le premier mois de lactation.

Les matières actives utilisées

Toute fuite d’eau (abreuvoir par exemple) est un facteur de risque supplémentaire. Enfin, il est conseillé d’offrir 1,5 m² d’aire paillée pour une brebis allaitant un seul agneau et 2 m² pour une brebis avec deux agneaux.

Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance Pastorale indique que « les trois matières actives les plus utilisées en préventif et en curatif pour lutter contre ce parasite sont la sulfadiméthoxine ou sulfadimérazine (pendant 3 à 5 jours), le diclazuril et le toltrazuril. Elles sont réalisées en administration orale. Le decoquinate peut également être utilisé en supplémentation médicamenteuse dans l’aliment. » Contactez votre vétérinaire pour en savoir plus.

Photo semaine 47-17 : la densité animale et l’hygiène de la bergerie sont des facteurs favorisants la coccidiose

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Rationner les agneaux : pourquoi et comment ?

photo semaine 46Le rationnement du concentré pour des agneaux sevrés entraîne une réduction des vitesses de croissance et par conséquent de la formation du gras. Cette technique permet alors de détecter plus facilement le moment où l’agneau présente un état d’engraissement optimum à condition qu’il soit trié toutes les semaines ou tous les quinze jours. Par contre, elle ne permet pas d’alourdir les carcasses. Le rationnement reste également la solution la plus efficace lorsque les gras sont colorés et mous, réduisant de 15 à 20 % la proportion de carcasses à problèmes. En consommant moins de concentré par jour, l’agneau ingère moins d’énergie et cherche à compenser en consommant davantage de fourrage. Cela favoriserait un fonctionnement normal du rumen, ce qui a un effet positif sur la couleur du gras.

De 800 g à 1 kg pour les mâles

Dès le sevrage ou bien 5 kg environ avant le poids vif d’abattage, le niveau de rationnement des agneaux varie entre 800 g et 1 kg pour les mâles et 600 à 800 g par jour pour les femelles. L’allongement de la durée de finition est de l’ordre de 2 à 3 semaines par rapport à une alimentation à volonté pour un même poids de carcasse, conséquence d’une réduction des vitesses de croissance. La consommation totale de concentré est la même que le concentré soit rationné ou à volonté. En revanche, les quantités de fourrage sont multipliées par 2 ou 3.

Photo semaine 46-17 : la consommation de concentré reste la même qu’il soit rationné ou à volonté

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Des solutions pour de ne pas vendre d’agneaux gras

Si la proportion de carcasses classées grasses (classe 4) dépasse 5 %, plusieurs solutions sont possibles afin de diminuer ce pourcentage. Trier régulièrement les agneaux (tous les quinze jours maximum) et commerciphoto semaine 45aliser ceux qui sont finis reste la solution la plus efficace à court terme. En effet, la probabilité qu’un agneau fini puisse s’alourdir sans engraisser est faible et se traduit dans la plupart des cas par une perte économique. Si la carcasse de l’agneau passe de la classe 3 à la classe 4, la perte pour l’éleveur est de l’ordre de 20 €. Rationner le concentré en finition est une autre solution. Cette technique entraîne une réduction des vitesses de croissance et par conséquent de la formation de gras.

Des mères avec du lait !

Le poids de naissance et la croissance au démarrage conditionnent le format des agneaux et donc leur état d’engraissement. Les agneaux à croissance lente au démarrage ont un métabolisme osseux ralenti. Leur potentiel de développement est perturbé et ils doivent être abattus moins lourds sous peine d’être trop gras. Il est donc indispensable que les besoins des brebis soient couverts en fin de gestation et pendant les 6 premières semaines de lactation. Miser sur la génétique est un autre levier possible, c’est-à-dire sélectionner les brebis sur leurs capacités laitières et utiliser des pères (béliers ou Insémination Animale) sélectionnés sur leurs aptitudes à transmettre à leurs descendants ce critère de qualité de carcasse.

A suivre dans l’article de la semaine prochaine : comment rationner les agneaux et pour quels résultats ?
Photo semaine 45-17 : ne pas chercher à alourdir des agneaux déjà finis
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photo semaine 44La génétique pour améliorer le revenu

De nombreux critères liés à la production de la brebis mais aussi à la performance et à la qualité des agneaux se transmettent par la génétique. C’est le cas par exemple du taux de prolificité de la brebis et de sa valeur laitière mais aussi de tous les critères qui jouent sur le prix de l’agneau : son état d’engraissement, sa conformation, les quantités de concentré qu’il va consommer….

Une étude réalisée sur 52 élevages par la CAVEB, une organisation de producteurs des Deux Sèvres, a mis en évidence l’intérêt d’utiliser le meilleur de la génétique, en achetant des béliers qualifiés (inscrits) en organismes de sélection  ou bien en utilisant l’insémination animale (IA). Les performances techniques et économiques de trois profils d’exploitation ont été comparées : celles qui ont recours à l’IA et à l’achat de béliers qualifiés, celles qui utilisent uniquement des béliers qualifiés pour améliorer leur troupeau et enfin, celles qui n’utilisent aucune de ces possibilités.

0,5 agneau produit en plus par brebis et par an

Les écarts sur le nombre d’agneaux produits par brebis sur une année sont importants avec un taux de productivité numérique de 142 % pour les élevages les plus utilisateurs de génétique et de 92 % pour ceux qui n’investissent pas dans ce domaine. De même, plus de 10 kg de carcasse d’agneaux vendus par brebis séparent ces deux modes d’approvisonnement des béliers. Au final, la productivité économique (productivité numérique X prix de vente d’un agneau) s’établit à 172 € par brebis lorsque les éleveurs ont recours à la fois aux béliers qualifiés et à l’IA contre 110 € pour ceux dont le troupeau ne bénéficie d’aucune des deux. Le résultat est intermédiaire pour les éleveurs qui utilisent soit l’IA soit des béliers qualifiés avec 166 € par brebis. De nouvelles études devraient être réalisées en 2018.

Photo semaine 44-17 : utiliser le meilleur de la génétique de chaque race pour produire davantage d’agneau

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

Victor Faucher (InsemOvin)

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Du maïs grain humide pour les brebis et les agneaux

photo semaine 43Le principe de conservation du maïs grain conservé en boudin est identique à celui d’un ensilage. Il repose sur un développement des bactéries lactiques et une conservation du maïs grain humide en l’absence d’oxygène. Lorsque les bactéries ont consommé l’oxygène enfermé lors de la mise en silo, les fermentations s’interrompent. La masse de maïs est ainsi stabilisée en l’absence d’entrée d’air dans le silo. Le pH se stabilise entre 4 et 4,5. Cette présentation du maïs nécessite les mêmes précautions que tous les modes de conservation sous forme humide. Il faut veiller à ce que le silo soit placé sur une aire propre, stabilisée et si possible bétonnée pour faciliter le dessilage journalier. Le silo doit être protégé des rongeurs et éventuellement des oiseaux particulièrement friands de ce produit. Quand le silo est ouvert, avancer de 10 cm minimum en hiver et 20 cm en été est indispensable pour éviter que le front d’attaque ne chauffe. Cela signifie qu’il faut avoir suffisamment d’animaux qui consomment en même temps. Les parties altérées, s’il y en a,  ne doivent en aucun cas être distribuées aux animaux.

La même valeur alimentaire qu’en sec

Un maïs grain humide correctement stocké ne s’altère pas. Ses valeurs énergétiques et azotées ne sont pas modifiées par rapport à un maïs grain sec. Pour calculer une ration, il suffit de se reporter au tableau d’équivalence ci-contre.

Tableau. Equivalence pondérale entre le maïs grain humide et le maïs sec

Humidité 26 % 28 % 30 % 32 % 34 % 36 %
Quantité de maïs grain humide pour un kg de maïs grain sec (kg) 1,15 1,18 1,21 1,25 1,29 1,33

¹Source : Arvalis-Institut du végétal,

A condition qu’il soit distribué quotidiennement et de respecter les conditions d’une bonne conservation indiquées ci-dessus, le maïs grain humide conservé en boudin peut faire partie de la ration de brebis à tous les stades physiologiques, d’agnelles et d’agneaux. Toutefois, le fait que le maïs soit broyé finement augmente les risques d’acidoses. Avec la finesse de broyage, la salivation peut diminuer, la dégradabilité dans le rumen est accélérée et l’acidité du rumen augmente. Cela peut être source de problème sanitaire, en particulier pour des agneaux alimentés à volonté.

Photo semaine 43-17 : pour calculer la ration, il suffit de majorer les quantités de maïs par rapport à une conservation en sec

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Les sources d’azote possibles pour équilibrer la ration des agneaux en bergerie

photo semaine 42Il est nécessaire d’associer une source d’azote à la céréale afin d’équilibrer la ration des agneaux alimentés au mélange fermier. Le choix est large avec des performances et contraintes de travail différentes. Les complémentaires azotés sont des intermédiaires entre un aliment complet et un mélange composé exclusivement de matières premières. Ils sont pourvus en azote et en complément minéral. Les protéagineux et légumineuses en graines, pois, lupin, féverole ou vesce, peuvent constituer seul la part azotée de la ration des agneaux. Toutefois, le remplacement du complémentaire azoté par ces graines se traduit par une baisse des croissances des agneaux de l’ordre de 19 %. Une augmentation de 11 jours en moyenne de la durée de finition des agneaux en découle. Par ailleurs, les quantités totales de concentré et de fourrage ne sont pas modifiées.

Du foin de légumineuse avec une céréale

Sous réserve de disposer d’un fourrage riche en feuilles, le foin et l’enrubannage de légumineuses pures peuvent apporter la part d’azote nécessaire aux agneaux en finition.  La durée de finition est toutefois allongée de deux semaines en moyenne. Une autre alternative consiste à diminuer la part de la source d’azote avec du foin de légumineuse. Par exemple, un complémentaire azoté incorporé à 30% avec du foin de graminées ou de la paille ne le sera plus qu’à 15%. Ces régimes constitués en partie de légumineuses n’entraînent pas de dégradation des qualités de carcasse, y compris de la couleur des gras. Enfin, les tourteaux d’oléagineux (soja ou colza) peuvent constituer la seule source protéique de la ration avec des niveaux de performances et indices de consommation équivalents aux autres sources azotées. Le tourteau de tournesol ne peut pas être utilisé seul car il est pauvre en énergie.

Photo semaine 42-17 : compter 3 à 5 € de moins par agneau au mélange fermier hors cout de stockage et de main d’oeuvre

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Les rations possibles pour les agneaux de bergerie

Plusieurs types de rations sont possibles pour les agneaux finis en bergerie. Il est cependant nécessaire de respecter quelques règles. Un aliment « idéal » pour finir des agneaux dose entre 0,85 et 1,1 UFV et entre 100 et 120 g de PDI par kg brut. En dessous de ce niveau azoté, la durée de finition est allongée à l’exception de certaines catégories d’agneaux qui se satisfont de niveaux inférieurs (agneaux de type « gris » par exemple). Au dessus, aucune amélioration des performances n’est à attendre. D’autre part, il faut savoir que les agneaux régulent d’eux mêmes leur consommation en concentré en fonction de sa valeur énergétique. Plus l’aliment est énergétique, moins ils en ingèrent quotidiennement.

Aliment complet ou fermier ?

Les aliments complets présentent l’intérêt d’être parfaitement équilibrés, y compris en minéraux et vitamines. Ils sont également moins acidogènes que des aliments fermiers. Hors coût de stockage, ils restent cependant plus onéreux que les mélanges fermiers, en particulier lorsque les matières premières sont produites sur l’exploitation. Toutes les céréales peuvent constituer la ration de base des agneaux. La plupart d’entre elles (triticale, orge, seigle) peut être utilisé seule, complémentée d’une source azotée, minérale et vitaminique. Leur mélange présente peu d’intérêt technique, les indices de consommation et qualités de carcasse étant peu influencés. L’incorporation d’avoine à hauteur de 25 % est une exception car elle se traduit par une amélioration  de la qualité des carcasses mais aussi par une augmentation de l’indice de consommation. Contrairement aux idées reçues, le maïs grain distribué entier n’entraîne pas l’apparition de gras jaunes. Quant au blé, il est plus acidogène que les autres céréales et son incorporation à hauteur de 40 % maximum de la ration totale limite les risques.

La semaine prochaine, nous vous proposons dans cette rubrique le panel des sources d’azote possibles pour équilibrer la ration en céréales.

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Le datura, une plante toxique

Le Datura est uphoto semaine 40ne plante vénéneuse dont le seuil de toxicité est évaluée à 300 g de matière verte pour une vache (et donc de faibles quantités pour une brebis). Et cette plante est particulièrement présente cet automne, dans le Centre Ouest par exemple. Elle conserve sa toxicité quand elle a été fauchée (présence d’alcaloïdes) et il ne faut surtout pas distribuer les fourrages susceptibles d’en contenir aux animaux. On estime en effet qu’au delà de 1,2 % dans l’ensilage et 0,5 % dans le foin, les risques sanitaires sont importants (abattement, anorexie, troubles nerveux…) entrainant de forts taux de mortalité. Il est également fortement déconseillé de faire pâturer les brebis dans les zones ou le Datura est présent. Enfin, cette plante est dangereuse pour l’homme et le port de gant est obligatoire. En cas de doute pour l’identifier, n’hésitez pas à contacter un technicien spécialisé.

Photo semaine 40-17 : le Datura est une plante très toxique qu’il ne faut ni récolter ni faire pâture

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Une astuce pour empêcher les agneaux de passer dans le couloir

Avec cette astuce sphoto semaine 39imple à mettre en place, les agneaux qui se promènent dans le couloir d’alimentation bordé de cornadis, c’est fini ! L’aménagement est esthétique, silencieux et particulièrement efficace. Il est de plus peu couteux : 1,5 € par place de cornadis sans compter la main œuvre. L’aménagement est constitué de tuyaux de bâche d’enrubannage, de fer tor à béton et d’isolateurs de clôture électrique. Les brebis soulèvent le tube pour aller manger. Ce dernier descend lorsque la brebis n’est plus à l’auge et limite le champ de vision des agneaux sur le couloir. Ils ne sont ainsi plus incités à passer par le cornadis pour coloniser les auges.

Des dimensions précises à respecter

Cette astuce a été mise au point par le GAEC du Petit Poirat à Pindray dans la Vienne. Elle a reçu le premier prix du concours du Berger Futé organisé dans le cadre du Tech Ovin 2017. Jean Marie Deletre, l’inventeur aujourd’hui retraité, a trouvé les dimensions idéales de longueurs et de pose des morceaux de tuyaux adaptées à ses brebis après plusieurs essais. Romain Dauchier, l’un de ses deux successeurs, témoigne de l’efficacité du dispositif : « même en fin de lactation, les agneaux ne passent pas sans avoir curé le parc ». Pour en savoir plus, les plans sont disponibles sur www.techovin.fr.

Photo semaine 39-17 : ce système inventé par un éleveur a été primé au concours du Berger Futé du Techovin 2017

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Trois jours de rendez-vous professionnels au Pôle Ovin du Sommet de l’Elevage !

 Au cœur du Massif central, le Sommet de l’Elevage est une vitrine exceptionnelle du savoir-faire français en production et génétique. Avec plus de 400 animaux exposés pendant 3 jours, la production ovine sera à l’honneur pour la 26éme édition de ce salon.

Les trois concours races à viande (Mouton charollais, Ile de France, Texel), le challenge des races rustiques et la vente aux enchères de béliers Hampshire promettent d’être de haut niveau ! De plus, les nombreux flashs techniques (choix d’un bélier, amélioration des conditions de travail, la vigueur des agneaux à la naissance, etc.) animeront le ring ovin.

En parallèle, des démonstrations de tonte et de chiens au travail sur troupeaux sont proposées par l’IDELE, l’Association de chiens de troupeaux du Puy-de-Dôme et l’Association des tondeurs de Moutons.

Des conférences seront assurées par les spécialistes de la production ovine traitant notamment de la résilience des exploitations ovines et de l’attractivité du métier d’éleveur.

Les exposants, éleveurs et professionnels de la filière ovine vous attendent nombreux sur le stand Inn’ovin dans le hall 5.

Réseau de références ovin de Bourgogne et Marie MIQUEL (Chambre régionale d’Agriculture Auvergne Rhone Alpes)

Illustration : Affiche Sommet de l’Elevage

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La troisième coupe de luzerne est pâturée par les brebis
photo semaine 36
Pour les régions qui ont reçu suffisamment de pluie cet été, les troisèmes coupes de luzerne peuvent être pâturées. La valeur alimentaire de la luzerne est très correcte aux troisième et quatrième cycles et évolue assez peu après 6 semaines de repousse (0,85 UF, 140 g de PDIn et 90 g de PDIE par kg de matière sèche). L’apport de concentré n’est pas nécessaire y compris pour des brebis à forts besoins. Afin de diminuer les risques de météorisation liés aux légumineuses, il est fortement conseillé de respecter au moins 6 semaines de repousse. D’autre part, une transition alimentaire de quelques jours est fortement préconisée en rentrant les brebis sur la parcelle « le ventre plein » et en allongeant progressivement la durée de pâturage. Enfin, il est préférable d’arrêter le pâturage à l’apparition des gelées ou bien d’apporter du foin ou de la paille pour cause de risque de météorisation.

Attention aux luzernes malades

L’utilisation de la luzerne nécessite également de vérifier que cette dernière n’est pas malade. Toute maladie fongique ou parasitaire entraîne en effet une production d’oestrogènes de la plante. Cela reste peu courant mais peut avoir des conséquences très graves  sur la fertilité des animaux en période de flushing ou en lutte. En fin de gestation, des avortements  sont à craindre. En l’absence de connaissances, il est par conséquent préférable de ne pas inclure ces légumineuses sous quelque forme que ce soit dans la ration des brebis au cours de ces périodes.

Photo semaine 36-17 : attendre 6 semaines de repousse afin de limiter les risques de météorisationRéseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot (Institut de l’Elevage/CIIRPO)

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Comment éviter les mammites de tarissement 

photo semaine 29Il n’y a pas de règle applicable à tous les troupeaux pour éviter les mammites de tarissement. Ce sont les caractéristiques du lot (production laitière, âge, état corporel) et l’historique (fréquence des mammites) qui permettent de mettre en oeuvre des pratiques adaptées. Le tarissement est d´autant plus sévère que les brebis ont un potentiel élevé, en particulier pour des sevrages à 70-80 jours. Par contre, si les brebis montrent un état corporel insuffisant (des agnelles par exemple),  une restriction alimentaire trop importante pourrait être fatale pour certaines.

Ne pas couper l’eau

Pour des femelles fortes productrices conduites en bergerie en lactation, le sevrage se prépare un mois avant ! La ration en concentré est diminuée puis l´apport d´azote est supprimé. Puis, dans les 5 à 8 jours précédant le tarissement, les brebis consomment uniquement du fourrage. Au sevrage, elles passent à la paille à volonté ! Pour les brebis en lactation à l’herbe, le risque est moindre car les sevrages sont en général plus tardifs (plus de 100 jours). Dans tous les cas, les brebis ont accès à l’eau au cours de la période de tarissement. Enfin, remettre les agneaux sous la mère quelques jours après le tarissement sous prétexte de vider les mamelles est inutile car la tétée des agneaux provoque une remontée du lait automatique.

 Photo semaine 29-17 : une adaptation du tarissement est nécessaire en fonction des lots

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

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Préparer le  haras de béliers pour les luttes de fin d’été et de début d’automne

photo semaine 26Pour être en pleine possession de leurs moyens, les béliers doivent présenter un bon état corporel à la mise en lutte sans pour cela être trop gras. Une note d’état corporel  de 3 sur une échelle de 0 à 5 (de très maigre à très gras) est alors recommandée. Une alimentation équilibrée tout au long de l’année, y compris en vitamines et minéraux, est indispensable. Un flushing (+15 % d’énergie dans la ration) deux mois avant la mise à la reproduction est fortement conseillé. D’autre part, un parage et éventuellement un passage au pédiluve limite les boiteries.

Les jeunes béliers avec des brebis expérimentées

Pour les luttes de fin d’été et d’automne,  les ratios recommandés pour une durée de 35 jours de lutte sont les suivants : 1 bélier pour 40 à 50 brebis et 1 bélier pour 20 à 25 agnelles. De plus, excepté pour les sélectionneurs (contrôle de paternité), disposer au moins 2 béliers par lot de brebis est une sage précaution, et ce quelle que soit la taille du lot. Les impacts d’un bélier infertile sont ainsi moindres.

Enfin, il est conseillé de mettre en lutte les béliers antenais, jeunes et inexpérimentés, avec des brebis adultes. Les béliers de 3 à 5 ans peuvent saillir indifféremment des femelles adultes ou des agnelles, mais toujours en séparant les deux catégories pendant la lutte. Les mâles reproducteurs de plus de 5 ans sont à réformer. Quant aux jeunes de moins de 18 mois (soit 25 % du haras de béliers pour assurer le renouvellement), ils ne sont pas mis en lutte car ils sont toujours en période de croissance.

Photo semaine 26-17 : les béliers sont préparés deux mois avant à la lutte

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

 

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Du colza à pâturer pour les agneaux

Finir des agneaux sevrés sur du colza fourrager, semé pur ou en mélange, est tout à fait possible. Contrairement aux idées reçues, les carcasses ne sont pas plus colorées qu’avec les autres modes d’alimentation à âge équivalent et ce quelque soit la durée de pâturage. Le colza est une plante parfaitement équilibrée au niveau alimentaire (0,9 UF et 90 g de PDI par kg de matière sèche) et ne nécessite aucun apport de concentré ni de fourrage sec. Les croissances sont de l’ordre de 200 à 250 g par jour. Enfin, aucun problème sanitaire particulier n’est à craindre, toutes les variétés de colza étant désormais 00 (sans acide érucique et sans glucosinolate).

20 à 30 agneaux par ha maximum

Deux mois après la levée, le colza peut commencer à être pâturé. La transition alimentaire est inutile : les agneaux consomment progressivement le colza d’eux-mêmes. Selon les quantités d’herbe disponibles (qui varie du simple au quadruple selon la pluviométrie), on peut espérer finir au mieux entre 20 et 30 agneaux par hectare. Si la surface n’est pas suffisante pour tous les agneaux, mieux vaut y mettre les plus gros. Les plus petits rentrent en bergerie ou bien sur prairies avec du concentré si l’objectif est de les finir le plus rapidement possible. Inutile de faire pâturer le colza au fil ou au filet. Toutefois, si la surface est vraiment grande, il peut être judicieux de la séparer en sous parcelles d’un ou deux hectares afin de faciliter la surveillance des animaux.

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

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Pédiluve : la règle des 3 quinze

photo semaine 23
Pour traiter les boiteries avant qu’elles ne s’enveniment, le pédiluve est une solution à la fois pour les brebis et pour les agneaux. Deux produits peuvent être ajoutés à l’eau. Le sulfate de zinc reste le meilleur compromis avec un coût de 45 à 50 € HT le sac de 25 kg. On retiendra alors la règle des trois quinze : 15 cm d’eau, 15 minutes de trempage, 15 % de sulfate de zinc. Le sulfate de cuivre peut également être utilisé à raison de 5 à 10 % avec un coût de 80 à 90 € HT les 25 kg. Il a pour inconvénient d’être toxique en cas d’ingestion et oxydant. Le mélange de ces deux produits n’apporte pas grand chose de plus qu’une utilisation en pure.

Quel que soit le produit et le type de pédiluve utilisé, son entretien (vidange et nettoyage) est la meilleure garantie de son efficacité. Si le pédiluve n’est pas propre, le remède est pire que le mal : des brebis saines peuvent ressortir contaminées du pédiluve, devenu au fil des passages, un véritable bouillon de culture. Enfin, les premiers passages des agneaux sont souvent difficiles. Ne pas séparer les agneaux de leurs mères facilite toutefois un peu la tâche. Il est également possible d’ajouter de la paille dans le pédiluve.

 Photo semaine 23-17 : les pédiluves dans lesquels les brebis stationnement sont les plus efficaces

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

 

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Des brebis sur une exploitation de grandes cultures : un atout pour le revenu

photo semaine 22Dans un contexte de cours de céréales particulièrement variable, la production ovine peut donner un équilibre économique et agronomique aux exploitations de grandes cultures. Les brebis valorisent parfaitement bien toutes les surfaces à contraintes environnementales : CIPAN (Cultures Intermédiaires Piège A Nitrates), surfaces à intérêt agronomique. D’autre part, les ovins utilisent les produits de l’exploitation (paille, céréales) ainsi qu’un large panel de coproduits.  D’autre part, les aspects agronomiques sont un atout majeur de cette mixité ovins-céréales. Grâce à l’introduction des prairies dans la rotation, et en particulier de luzerne, les quantités de produits phytosanitaires peuvent être diminuées (Ecophyto®).

Une mixité gagnante

Des économies de phosphore et de potasse sont réalisées grâce au fumier et les déjections liées au pâturage couvrent une partie des besoins du sol. Les ovins contribuent ainsi au maintien ou à l’augmentation de la matière organique et ainsi du stockage du carbone.

En France, une brebis sur cinq se situe en zone de grandes cultures ou de polyculture élevage. Les données du dispositif INOSYS – Réseaux d’élevage montrent que les performances techniques et économiques des élevages ovins en zones de grandes cultures et de polycultures élevage sont comparables à celles des exploitations spécialisées des zones les plus intensives.  Enfin, en planifiant la conduite du troupeau, le travail d’élevage s’intercale très bien avec celui des travaux des champs. Pour en savoir plus, une vidéo « élever et vivre des brebis sur une exploitation céréalière » et une fiche technique «  Des brebis sur votre exploitation de grandes cultures : un atout pour votre revenu » sont disponibles sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

 Photo semaine 22-17 : l’élevage ovin participe, entre autre, à l’équilibre des solsCP : Laurent Solas (Chambre d’agriculture 71)

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO

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Les graines de soja crues ne remplacent pas le tourteau

photo semaine 21De part leur valeur alimentaire, les graines de soja crues ne sont pas une source d’azote succeptible de remplacer un tourteau. En effet, ces graines sont relativement pauvres en azote avec 215 g de PDIN par kg brut et seulement 76 g de PDIE, soit une valeur équivalente à celle d’une céréale. Une graine de soja est par contre riche en énergie avec 1,08 UFL par kg de matière brute. Seule une transformation thermique des graines (graine toastée ou extrudée) améliore la digestibilité des protéines. Par rapport aux graines crues, les valeurs PDIN et PDIE sont alors majorées de respectivement 20 et 160 %.

 Pas plus de 400 g par jour

D’autre part, la graine de soja est particulièrement riche en matière grasse : 18 % contre 4 % pour les céréales. Son incorporation doit donc être limitée afin que le taux de matière grasse total de la ration ne dépasse pas les 5 % recommandés. Au delà, une sous consommation de fourrages et des problèmes digestifs sont à craindre. Jean Legarto de l’Institut de l’Elevage précise « que la limite supérieure d’utilisation de la graine de soja se situe  à 400 g brut par brebis et par jour mais que la recommandation optimale est aux alentours de 300 g par jour ». La graine de soja crue peut être distribuée entière. Son intérêt économique, même si elles sont produites sur l’exploitation, reste à calculer.

Photo semaine 21-17 : les graines de soja crues remplacent une partie des céréales de la ration
Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

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Le Berger futé : un concours pour les éleveurs

chronique ovineSi vous êtes éleveur ovin et avez mis au point une astuce qui vous simplifie le travail, n’hésitez pas à vous incrire au concours du Berger Futé organisé par l’APOSNO, l’association organisatrice du Salon National TECHOVIN. Ce concours est doté de 2 000 € de prix qui seront partagés entre les trois lauréats, dont 1000 € pour le premier.  Il a pour objectif de récompenser et de promouvoir les astuces mises en place par les éleveurs ovins sur leurs exploitations. Tous les outils imaginés et mis au point à un niveau individuel comme collectif dans le but d’améliorer l’efficacité du travail et les performances de l’élevage, et/ou de réduire la pénibilité des tâches peuvent concourir. Ces astuces peuvent concerner les aspects matériels ou les aspects organisation du travail ou encore conduite du troupeau.

Tous les participants se verront offrir 2 entrées pour le Salon Tech-Ovin qui aura lieu les 6 et 7 Septembre 2017 à Bellac. Ces prix seront remis aux vainqueurs sur le Salon Tech-Ovin 2017.

Pour concourir, un dossier est à compléter et à retourner avant le 19 Juillet 2017. Vous pouvez le télécharger sur le site de Techovin  www.techovin.fr/presentation-du-salon/le-salon-2017/.

Visuel semaine 20-17 : 1000 € à gagner pour le lauréat

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/CIIRPO

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L’enrubannage coûte 40 % de plus que le foin

photo semaine 19L’enrubannage coute 40 % plus cher que le foin ramené à la tonne de matière sèche : 92 € contre 65 € (source : Herbe et fourrages en Limousin 2015). Sa valeur alimentaire reste exclusivement liée à celle du fourrage fauché et donc au stade de la plante. L’identification des bottes par le nom de la parcelle facilite la répartition en fonction du type d’animaux au cours de l’hiver. Les marques sur les bottes à l’aide de bombes de peinture de (rouge, bleu, vert) pour animaux résistent aux intempéries toute une campagne. Les brebis à forts besoins, c’est-à-dire celles en début de lactation sont prioritaires sur les meilleurs fourrages, c’est-à-dire ceux récoltés les plus tôt.

Pas de terre et suffisamment sec

De plus, l’enrubannage doit être d’excellente qualité afin d’éviter les problèmes sanitaires. Le principal facteur de réussite reste le taux de matière sèche à la récolte, avec un optimum compris entre 50 et 60 %. En effet, la fauche est en général réalisée début épiaison pour les graminées et bourgeonnement pour les légumineuses et le fourrage est récolté en brins longs. Il est ainsi moins riche en sucres et plus difficile à tasser. Le développement des bactéries butyriques est favorisé,  entrainant de mauvaises qualités de conservation. En dessous de 40 % de matière sèche, le risque est plus élevé. De plus, la présence de terre (attention aux taupinières !) accentue les risques de listériose. Au-delà de 70 % de matière sèche, les bottes sont insuffisamment tassées et des moisissures apparaissent.

 Photo semaine 19-17 : plus le fourrage est récolté tôt, meilleure est sa valeur alimentaire

 Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

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Les brebis maigres en lactation sous surveillance

 Les brebis qui ne sont pas en bon état à l’agnelage produisent systématiquement moins de lait. Selon photo semaine 18une étude réalisée par le CIIRPO avec des brebis de race Mouton Vendéen,  l’écart de vitesse de croissance au cours du premier mois de lactation entre des brebis en bon état corporel (note d’état corporel supérieure ou égale à 3*) et des brebis plus maigres (note d’état corporel inférieure à 3*) s’établit à 30 g par jour pour les agneaux allaités simples et 17 g par jour pour les agneaux allaités doubles, et ce pour des poids de portées équivalents à la naissance.

Des agneaux complémentés

Si c’est le cas et que les lactations sont assurées à l’herbe, il est inutile d’ajouter du concentré aux brebis en lactation. L’herbe de printemps a une valeur alimentaire très élevée et la complémentation n’apporte rien de plus. Par contre, complémenter les agneaux à partir de 3 semaines ou un mois d’âge permet d’anticiper sur un sevrage précoce. En effet, rien ne sert de prolonger la lactation après 70 jours si les brebis sont maigres. Cela peut être le cas en particulier des antenaises (millésime 2015) et des vieilles brebis (millésimes 2009 et 2010). Les brebis maigres sont alors taries et les agneaux sont finis en bergerie. L’apport de concentré à l’herbe facilite ainsi la transition alimentaire, même si elle ne règle pas toujours les problèmes d’acidose.

*pour en savoir plus, consulter la vidéo « évaluer l’état corporel des brebis » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

Photo semaine 18-17 : si les brebis sont maigres, les tarir après 70 jours de lactation

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Des stocks insuffisants en céréales : les options possibles

BREVE OVINEPlusieurs solutions sont possibles si vos stocks de céréales ne sont pas suffisants pour faire la soudure avec la prochaine récolte. Les principales consistent à acheter des céréales ou bien des aliments complets.

Pour les brebis, acheter des céréales (orge, triticale, blé ou maïs) se traduit par une économie d’environ 2 € par brebis par rapport à l’achat d’un aliment complet (pour une ration à base de foin de graminées au cours des 4 dernières semaines de gestation et les 10 semaines de lactation).

Faire le calcul avant de commander

Pour les agneaux finis en bergerie, l’écart est de l’ordre de 4 à 5 € par agneau sur toute la durée de finition entre l’achat d’un aliment complet et celui de céréales. En conséquence, si vous avez l’habitude d’utiliser vos céréales dans la ration de vos animaux, il est dans la plupart des cas plus économique d’acheter une céréale à la coopérative avec un complément azoté que de l’aliment complet. Muni des valeurs alimentaires des aliments et de leur coût, il suffit de faire le calcul pour le vérifier. Cependant, si vous avez l’habitude de finir vos agneaux à l’aliment complet, l’année est mal choisie pour essayer le mélange fermier compte tenu de la variabilité de la valeur des céréales.

Photo semaine 15-17 : acheter des céréales à la coopérative et ne pas changer ses rations

Réseau de références ovin de Bourgogne et Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO)

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Le chlorure d’ammonium pour limiter les risques de gravelle

photo semaine 14Les rations riches en phosphore (céréales, protéagineux…) favorisent la formation de minuscules cristaux dans l’urine. Ces cristaux sont transportés par le flot urinaire et peuvent bloquer l’urètre.  Cette maladie est appelée lithiase urinaire ou gravelle. L’ajout de chlorure d’ammonium à raison de 0,5% dans la ration est une solution pour la prévenir. Depuis 2013, le chlorure d’ammonium est de nouveau considéré comme un additif pour l’alimentation des ruminants. Car entre 2009 et 2013, la délivrance d’une ordonnance vétérinaire était devenue obligatoire pour utiliser ce composé sous la forme de pré mélange médicamenteux. Désormais, il suffit de vérifier qu’il figure bien sur la liste des additifs de l’aliment « agneaux » pour les préserver des lithiases urinaires. Le chlorure d’ammonium est en effet un acidifiant puissant qui permet d’abaisser le pH des urines. La formation des calculs est ainsi fortement réduite. Philippe Dubois, vétérinaire au GDS de la Charente indique toutefois que « la ration ne doit pas contenir de produits tampons (bicarbonate ou magnesie par exemple)  qui s’opposeraient à l’acidification recherchée ».

Laurence SAGOT (Institut de l’Elevage – CIIRPO) – 2017 Semaine 14

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