RALLYE « BRIE DE MEAUX » :

6 façons de faire pour s’adapter au cahier des charges de l’AOP

Suite à la publication au Journal Officiel Européen du cahier des charges de l’AOP Brie de Meaux, le 2 juillet 2020, tous les éleveurs volontaires ont signé et renvoyé leur déclaration d’identification. Dès lors, il leur faudra mettre en œuvre les mesures contractualisées, notamment sur l’alimentation des vaches laitières.

Benoit GORDON, vous êtes l’animateur de l’Union Interprofessionnelle de Défense et de Gestion du Brie de Meaux et du Brie de Melun, parlez-nous ce cette AOP ?

« L’Appellation d’Origine Protégée (AOP) fromagère Brie de Meaux fête cette année ses 40 ans. Quarante ans que les producteurs de lait, les collecteurs, les fabricants et les affineurs de la zone Brie de Meaux travaillent ensemble de concert afin de produire du lait, fabriquer et affiner ce fromage reconnu, selon un savoir-faire indéniable de la part de tous les opérateurs de la filière. En effet, le Brie de Meaux ne serait pas ce qu’il est sans l’implication de ses éleveurs, qui mettent tout leur cœur à produire un lait de qualité et sans la technicité de ses fabricants et de ses affineurs.

Une Appelation d’Origine Protégée (AOP) est un produit vivant en perpétuelle évolution, le cahier des charges qui la définit doit donc également savoir évoluer. Ces modifications marquent un réel tournant pour l’AOP Brie de Meaux.

L’application des nouvelles conditions de production, de fabrication et d’affinage renforcée, depuis le 22 juillet 2020 s’accompagne en effet d’un renforcement du lien au terroir de l’AOP mais également d’un lien entre les différents opérateurs de la filière.

Le nouveau cahier des charges permet ainsi de définir plus clairement les savoir-faire de chacun des acteurs et tout particulièrement des producteurs de lait, tout en améliorant indéniablement la qualité du produit.

Des nouvelles conditions d’élevage ont été consignées ou précisées. Une des particularités vient du fait des deux itinéraires au choix concernant l’alimentation des vaches laitières : le système pâturant (avec les 20 ares par vache) et le système dérogatoire (avec les betteraves et les légumineuses). Grâce à l’interdiction d’aliments contestés pour les troupeaux, aux process précisés et à la traçabilité renforcée, ce nouveau cahier des charges est en parfaite adéquation avec les attentes sociétales du moment.

Cette évoultion nécessaire n’est pas sans conséquence et engendre quelques bouleversements chez tous les opérateurs de la filière et notamment les éleveurs habilités. C’est pourquoi, depuis plusieurs années maintenant des outils d’aides ont été mis à la disposition des producteurs de lait Brie de Meaux (ex : réunions informatives, outil de diagnostic et formations organisées par les chambres d’agriculture sur ce sujet, création et distribution d’un classeur « AOP », mise en place d’une Foire Aux Questions sur le site internet de l’ODG, etc…) afin de vous accompagner le mieux possible dans cette transition.

Outre la mise en application du cahier des charges Brie de Meaux, les conditions climatiques actuelles et de ces dernières années ont également des conséquences sur le respect de celui-ci. Soyez assuré que l’ODG se mobilise collectivement à son niveau et se bat afin d’accompagner tous ses opérateurs dans cette épreuve. »

Du 3 au 10 novembre 2020, un rallye est organisé avec 6 points d’étapes, sur chaque département de la zone AOP. Ce sera l’occasion pour les éleveurs de découvrir différentes façon de s’adapter au cahier des charges et d’échanger avec les producteurs et les experts autour des modalités de respect du cahier des charges.

Ce rallye est organisé conjointement par les Chambres d’Agriculture de la Marne, de la Haute-Marne et de l’Ile-de-France, Alysé, l’Union Laitière de la Meuse et l’Union Interprofessionnelle du Brie de Meaux et de Melun et avec le soutien des laiteries et celui financier de la région Grand-Est et des Agences de l’Eau. A la fin de chaque rencontre, une dégustation de Brie de Meaux vous sera proposée.

Carte des 6 points d’étapes du rallye « Brie de Meaux »

Le 3 novembre, dans l’Aube, c’est Jean-Pierre DERAMOND qui accueillera les éleveurs avec son conseiller Joël PARADIS. Sur cette exploitation située à Voué, en Champagne Crayeuse, la production est laitière est de 720 000 litres avec 80 vaches, l’objectif est de maximiser l’efficacité de la main d’œuvre (un couple et une salariée à mi-temps) avec une conduite simple du troupeau, tout en portant une attention particulière à la qualité du lait, malgré un bâtiment ancien.

Sur les 91 ha de SAU, superficie modeste pour le secteur, 33.5 ha sont consacrés à la SFP. La production de betteraves assure une partie de l’approvisionnement en pulpes, complétée par de l’achat. L’irrigation sécurise une partie de la production fourragère. Pour Joël PARADIS, « les fourrages imposés dans le « système dérogatoire » sont déjà présents dans la ration : 55 % de maïs ensilage, 17 % de luzerne (ensilage ou foin), 23 % de pulpe, 5 % de paille ».

« Le tourteau de colza est le correcteur prépondérant depuis 10 ans (4.5 kg /VL). La difficulté risque d’être de le trouver tracé sur la zone cette année. »

Depuis 20 ans, une dizaine d’hectares de luzerne sont cultivés pour l’atelier laitier, d’autres surfaces sont destinées à la déshydratation. « L’intérêt est l’apport de fibres et protéines (économie d’environ 1 kg équivalent tourteau de soja), explique le conseiller.

En réalité, « l’application du cahier des charges va seulement nécessiter des aménagements mineurs tels que la suppression de l’urée et auto consommer le kilo de céréale auparavant acheté. »

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Sur octobre 21, 2020, posté le: Actualités, Articles Lait, Newsletter par

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