Vers un lait de vache labellisé « bas-carbone »

Réduire son empreinte carbone c’est optimiser l’efficience de son système en prenant en compte les objectifs, le contexte pédoclimatique et les contraintes structurelles de son exploitation. C’est aussi réfléchir à la conduite du système fourrager en vue de préserver et d’augmenter le stockage du carbone dans les sols, les haies et pourquoi pas les arbres avec l’agroforesterie.

La filière laitière a affiché très concrètement son ambition de réduire de 20 % ses émissions de carbone d’ici 2025 et de mettre en avant toutes les fermes engagées dans une démarche « bas carbone » d’ici 10 ans.

Un diagnostic Cap’2ER

La première étape consiste à estimer les émissions de son élevage en réalisant un diagnostic Cap’2ER de niveau 2 et ainsi calculer le bilan carbone de son atelier laitier. Au-delà des chiffres bruts, ce diagnostic permet surtout de mettre le doigt sur les leviers d’action pour gagner en efficience tout en réduisant ses charges, car efficacité technique et environnementale sont liées.

1 kg éq.CO2/litre de lait en moyenne

Le projet Carbon Dairy mené en partenariat avec l’Institut de l’Elevage, le CNIEL, les Chambres d’agriculture et France Conseil Elevage a permis le suivi de 3135 élevages bovins laitiers de 2013 à 2018.

En 2016, l’impact environnemental et les contributions positives des élevages suivis ont été mesurés.

Source : Carbon Dairy

Il en résulte que les élevages avec un impact environnemental inférieur à la moyenne de 1 kg éq.CO2/litre de laitse caractérisent par une meilleure efficience technique.

7 leviers pour réduire son empreinte carbone

Réduire son empreinte carbone c’est avant tout réduire ses émissions de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote.

Plusieurs leviers ont été proposés dans le projet Carbon Dairy …

  1. Réduire ses achats d’engrais en épandant des déjections animales sur toutes les cultures et en favorisant l’implantation de légumineuses en culture pure ou en association,
  2. Limiter les consommations d’électricité et de carburant en adoptant des pratiques économes et en investissant dans du matériel (pré-refroidisseur, récupérateur de chaleur, …),
  3. Rechercher l’autonomie alimentaire et protéique et une meilleure valorisation du pâturage,
  4. Optimiser la performance laitière de son troupeau en améliorant l’efficacité de la ration et l’état sanitaire du troupeau,
  5. Optimiser l’alimentation en améliorant la qualité des fourrages, en ajustant les apports de concentrés et d’azote, en remplaçant le tourteau importé par un tourteau produit localement,
  6. Réduire le nombre d’animaux improductifs en optimisant l’âge au premier vêlage,
  7. Améliorer l’efficience de l’azote sur les cultures par une gestion raisonnée des apports, une valorisation optimale des déjections animales et des modes d’épandage.

 … enfin, réduire son empreinte carbone c’est aussi augmenter le stockage du carbone dans les sols en conservant les prairies au moins 5 ans dans les rotations, en implantant des cultures intermédiaires qui enrichissent le sol en matière organique ou en réduisant la part de maïs pour faire plus d’herbe.

Combiner économie et environnement c’est possible

Un des enseignements du projet Carbon Dairy c’est que dans les élevages qui avaient à la fois des données économique et un diagnostic Cap’2ER ceux qui ont réduit le plus leurs émissions de Gaz à effet de serre entre 2013 et 2016 ont économisé 27 €/1000 litres soit 10 € de plus que la moyenne. Ce constat prouve qu’il est possible de combiner environnement et économie.

Déjà 400 élevages laitiers labellisés « bas carbone »

La labellisation des exploitations d’élevage pour leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre se concrétise. En France, 400 élevages laitiers affiche déjà le label « Carbon’Agri » et peuvent désormais vendre des crédits carbones à des entreprises souhaitant compenser leurs propres émissions.

La méthode approuvé en élevage laitier doit rapidement se déployer dans les autres filières animales notamment en bovins viande et ovin en attendant les grandes cultures.

Jean-Louis DECK

Share Button
Print Friendly, PDF & Email

Sur juillet 17, 2020, posté le: Actualités, Articles Lait, Newsletter par

Votre avis nous intéresse...

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.